Pas d'accalmie : la situation épidémiologique est toujours caractérisée par une hausse régulière du nombre de contaminations au Covid-19. L'Algérie subit-elle une seconde vague ? Non, assure la grande majorité des spécialistes qui expliquent que pour parler de deuxième vague, il faudrait que la courbe des contaminations connaisse un répit avant de repartir à la hausse, ce qui n'est pas le cas. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le bilan des contaminations au Covid-19 apporte chaque jour son lot de nouveaux contaminés. Ils sont de plus en plus nombreux à allonger la liste des personnes atteintes. La courbe est en constante hausse. Faut-il pour autant déduire à l'existence d'une seconde vague ? Non, répond le chef de service des maladies infectieuses de l'établissement hospitalier de Boufarik. Interrogé à ce sujet, il répond : « Une deuxième vague ? Non, nous n'y sommes pas du tout ! Ça aurait été le cas si jamais on avait pu sortir d'une situation où l'épidémie est très active pour connaître une accalmie avant que ça ne reparte à la hausse à nouveau, or ce n'est pas du tout le cas .» Pour le Dr Mohamed Yousfi, « l'Algérie avait amorcé la phase descendante avec une légère baisse des cas et puis ça a repris aussi bien dans les wilayas qui étaient touchées et démarré dans des wilayas qui étaient à zéro cas. Ces dernières n'ont pas connu de première vague pour avoir de deuxième vague .» Comment explique-t-il alors cette recrudescence de l'épidémie ? Pour lui, « il est clair qu'on n'a pas laissé le temps à l'épidémie d'amorcer correctement la décrue et on a rallumé l'étincelle et l'explication est claire : c'est la non-application des mesures barrières vers la fin du Ramadhan. Nous sommes donc dans le prolongement de la première vague qui ne s'est jamais calmée ». Un avis qu'avait déjà défendu le président de l'Ordre des médecins qui estime qu'« on ne peut pas parler de seconde vague, mais plutôt d'effet rebond de l'épidémie; car l'augmentation des cas ne concerne que quelques wilayas. Le coronavirus nous a appris que l'évolution de cette pandémie se fait à travers des résurgences; mais pas de véritable pic, comme avec l'épidémie de grippe ». Depuis quelques semaines déjà, les spécialistes disaient assister à une évolution de l'épidémie en clusters. La contagion était alors qualifiée d'essentiellement familiale avec l'existence de plusieurs contaminations au sein d'une même famille. Ces derniers jours, ils assurent que le virus est dans une phase active. Les enquêtes épidémiologiques aboutissent ces derniers jours rarement à l'identification de la source de contamination. La reprise de la quasi-majorité des activités commerciales et la non-observation des mesures barrières compliquent davantage la tâche du corps médical. L'approche de l'Aïd el-Adha, quant à elle, fait craindre le pire. De nombreux médecins se sont ouvertement prononcé contre l'observation du rituel du sacrifice du mouton, le jugeant source de contaminations en raison de l'impossibilité de respecter les gestes barrières au moment de sacrifier le mouton. Des mises en garde que les autorités sanitaires n'ont pas entendues, préférant aux mesures courageuses des demi-mesures dont les conséquences seront rapidement visibles. N. I.