La levée de l'immunité parlementaire du député et président du RCD, Mohcine Belabbas, a suscité une avalanche de réactions d'indignation et de condamnation. Ce jeudi soir, c'était au tour du PAD, dont le RCD fait partie, de dénoncer «une cabale» contre le parti et son président et d'exprimer sa crainte quant à son incarcération prochaine. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Réunis au siège de l'Union pour le changement et le progrès (UCP) de Zoubida Assoul, les membres des forces du Pacte de l'alternative démocratique (PAD) ont apporté leur soutien à Mohcine Belabbas dans l'épreuve qu'il traverse. En dénonçant «une cabale politico-judiciaire», le PAD craint une incarcération du président du RCD, estimant que le PAD est ciblé dans son ensemble. «Dans le cadre d'une croisade du pouvoir contre les libertés, Mohcine Belabbas, président du RCD, est la cible d'une cabale politico-judiciaire qui laisse présager un précédent grave. Après la levée sans ménagement de son immunité parlementaire, une probable privation de sa liberté serait un fait grave et sans précédent», a écrit le PAD dans son communiqué. Le président du RCD a été déchu de son immunité parlementaire, mardi dernier, par les députés en majorité du FLN et du RND lors d'une séance de vote secret, suite à une demande du ministère de la Justice. Le département de Zeghmati le demande dans le cadre d'une affaire de décès, il y a plus de deux ans, d'un ouvrier marocain dans sa maison qui était alors en chantier. Une affaire «déterrée» pour faire payer au parti, à son président ses positions politiques, selon le RCD et plusieurs autres parties. C'est en tout cas la conviction des membres du PAD dont le RCD est l'un des principaux acteurs, à côté du PT, l'UCP, le MDS et le PST. Le FFS s'est retiré de ce Pacte sans en faire l'annonce officiellement, au mépris de l'opinion publique et des autres membres, avant d'annoncer une initiative mort-née qui peine à être lancée effectivement. En effet, pour le PAD, à travers Mohcine Belabbas, ce n'est pas uniquement le RCD qui est ciblé. «Cette attaque n'est pas seulement dirigée contre le RCD, elle cible également le PAD dont il est membre et elle est une mise en garde à tous ceux qui seraient tentés d'entraver, bien entendu par des moyens démocratiques, la démarche autoritaire du régime», lit-on dans le même communiqué. Et d'ajouter que cette attaque «vise à empêcher l'expression organisée de l'aspiration profonde du peuple algérien pour une rupture avec le système», tout en assurant le président Mohcine Belabbas et le RCD de leur solidarité indéfectible. Lors de la réunion, les membres du PAD ont débattu de «la situation alarmante» qui prévaut dans notre pays et de «l'état des libertés individuelles et collectives qui se trouvent totalement laminées par la répression». «Cette situation survient à un moment où la liberté de parole devrait logiquement prévaloir. Mais le pouvoir ne s'embarrasse même pas d'un semblant de liberté de choix pour le simulacre référendaire annoncé avec des contours d'une consultation populaire», affirme le PAD. K. A.