Les membres du Pacte de l'alternative démocratique (PAD) étaient, hier à Oran, où ils ont installé le comité de wilaya de l'instance, en présence de représentants de la société civile et d'un certain nombre d'animateurs du hirak. Dans leurs interventions respectives, les responsables des organisations composant le PAD (RCD, FFS, UCP, PT, MDS, PST et Laddh) ont unanimement dénoncé la volonté des tenants du pouvoir à organiser une élection destinée à maintenir le régime dont les Algériens exigent le départ depuis huit mois à travers des marches et des manifestations. Ils ont également rappelé que le refus du 5e mandat, le prolongement du 4e et les arrestations de certaines figures du pouvoir ne représentaient pas les revendications claméees le 22 février, mais bien le démantèlement de l'ensemble du système. Epousant les aspirations populaires, les représentants du PAD, dont Ali Laskri ou encore Ramdane Tazibt, se sont également élevés contre les arrestations arbitraires et ont appelé à la libération des détenus politiques et d'opinion, incarcérés pour avoir exprimé leur rejet du pouvoir. "J'ai rendu visite à certains détenus, dont Lakhdar Bouregâa ou encore Samir Belarbi, et tous appellent les Algériens à ne pas céder et à poursuivre la lutte", a indiqué Zoubida Assoul dans son intervention. L'avocate s'est, par ailleurs, inquiétée d'un projet de loi en préparation qui affranchirait les services de sécurité de la supervision de la justice. "Si ce texte de loi passe, ils n'auront plus besoin d'un mandat judiciaire pour agir ; ce qui pourrait, selon la juriste, ouvrir la porte à tous les dépassements." Les intervenants se sont, par ailleurs, attaqués au projet de loi sur les hydrocarbures à travers lequel le pouvoir "offre les richesses pétrolières nationales aux puissances étrangères" en contrepartie de leur soutien. D'où l'empressement à faire passer cette loi en dépit de la levée de boucliers des Algériens dans plusieurs wilayas du pays. Les orateurs ont également appelé les Oranais et toutes les forces démocratiques à porter le Pacte de l'alternative démocratique pour faire aboutir les aspirations des Algériens à une Algérie libre et démocratique, civile et non militaire, fondée, notamment, sur la justice sociale, l'indépendance de la justice et le respect des libertés individuelles et collectives. Tous les participants à la cérémonie d'installation du comité, qui s'est déroulée au siège local du FFS, dans l'antique Sidi El-Houari, ont scandé des slogans appelant à la libération des détenus, au rejet de l'élection présidentielle et de la loi sur les hydrocarbures. Oran est la troisième wilaya à accueillir le Pacte de l'alternative démocratique après Constantine et Tizi Ouzou, et ses membres ambitionnent l'installation de comités à travers l'ensemble des régions du pays.