Trois jours après la découverte du corps sans vie du petit Yanis, dans un maquis situé à environ un millier de mètres en contrebas de son domicile, une atmosphère lourde et chargée de tristesse règne toujours à Ighil-Mouhou. Le village situé sur les contreforts de la commune de Aït-Yahia-Moussa (une trentaine de kilomètres au sud de Tizi-Ouzou) a été rallié dès la matinée d'hier, lundi, par une grande foule venue assister à l'enterrement du garçonnet de quatre ans qui a eu lieu en milieu d'après-midi, juste après l'arrivée de sa dépouille acheminée de la morgue de l'hôpital de Draâ-el-Mizan, quelque temps auparavant. Si la mise en terre de la victime permettra enfin à sa famille de commencer le travail de deuil et un retour à une situation apaisée des villageois qui étaient sur la brèche et mobilisés depuis la disparition du petit Yanis, la population qui reste toujours sous le choc est dans l'attente des réponses aux questions que pose l'absence inexpliquée et impromptue du petit Hassani Yanis et les circonstances qui ont entouré sa mort ainsi que la découverte de sa dépouille. Les éclaircissements qu'aura à fournir le procureur général près le tribunal de Draâ-el-Mizan, juridiction territorialement compétente, dans sa prochaine conférence de presse de circonstance, suffiront-ils à satisfaire la curiosité légitime de l'opinion publique soumise à un matraquage en règle par des supputations qui ont affolé la toile par la course effrénée au scoop auquel se sont adonnés certains médias évoquant la chose et son contraire. En effet, des télévisions privées et des sites d'information électroniques parleront tantôt de l'enlèvement suivi de l'assassinat, tantôt de la mort naturelle de l'enfant dont le corps a été la proie des animaux sauvages. S. A. M.