Le verdict dans l'affaire de Karim Tabbou est tombé, hier matin, au tribunal de Koléa (Tipasa). Il est condamné à une année de prison ferme assortie d'une amende de 100 000 DA. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Ce verdict concerne la première affaire dans laquelle est poursuivi pour « atteinte au moral de l'armée » le porte-parole de l'Union démocratique et sociale (UDS) (non agréée), Karim Tabbou. Le procureur de la République avait requis une peine de trois ans de prison ferme assortie d'une amende de 100 000 DA. Lors de son procès, Karim Tabbou a rejeté les charges à son encontre en plaidant son innocence alors que ses avocats ont réclamé son acquittement. Il a affirmé lors de son audition qu'il accepte toutes les accusations à l'exception, a-t-il dit, de l'atteinte à la défense nationale, menace de l'unité nationale et atteinte au moral de l'armée. « Je suis un militant politique et je me fixe des limites morales, dont notamment ne pas toucher à l'institution militaire qui est comme une couronne sur nos têtes », a-t-il lancé, soutenant que son procès est avant tout un procès politique. Suite aux délibérations dans cette affaire dont les faits remontent au mois de mai 2019, la même juridiction a décidé d'abandonner l'accusation d'atteinte à l'unité du territoire national retenue contre Karim Tabbou. La défense de ce dernier, non satisfaite du verdict, a annoncé qu'elle fera appel. Dans cette affaire, Karim Tabbou est poursuivi pour «atteinte au moral de l'armée» suite à son arrestation le 11 septembre 2019 et son placement en détention provisoire. Le 25 septembre, suite à la demande du collectif de la défense, la chambre d'accusation de la cour de Tipasa avait décidé de le placer sous contrôle judiciaire et ordonné sa libération. Mais le lendemain au matin, il sera arrêté à nouveau et poursuivi pour deux chefs d'inculpation, à savoir «atteinte au moral de l'armée» et «atteinte à l'unité nationale». Des chefs d'accusation qu'il avait rejetés lors de son procès au tribunal de Sidi-M'hamed. Au terme du procès, il est condamné à un an de prison dont six mois ferme. La veille de la fin de sa peine, un procès en appel a été tenu à la cour d'Alger qui avait alourdi sa peine à une année de prison ferme. Mais à la veille de la célébration de l'anniversaire de l'Indépendance, le 5 juillet dernier, Karim Tabbou avait été libéré à nouveau et placé une nouvelle fois sous contrôle judiciaire. Toujours dans le cadre des procès des militants et activistes politiques, le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a annoncé le report du procès en appel de Fodil Boumala (deuxième affaire, suite à son arrestation le 14 juin 2020), prévu hier à la cour d'Alger, à l'audience du 1er février 2021. K. A.