Le complexe sidérurgique d'El-Hadjar, une nouvelle fois à l'arrêt pour manque de... coke ! C'est dur les addictions ! Commencer 2021 ! Oui ! Entamer cette nouvelle année ! Oui, encore ! Parce que... parce qu'il n'y a d'autre choix que celui-là. Ce n'est pas moi qui dicte cette obligation. C'est la vie. Ça semble baroque, un brin bisounours de le dire ainsi, comme de défoncer une porte ouverte. Mais non ! Nous n'avons même plus le choix de défoncer les portes, fussent-elles ouvertes. Nous sommes aussi condamnés à « économiser » les portes, le moindre bout de bois de cette République. La République n'est pas parfaite ? Est-ce que ça a été dit ici, un jour ? Jamais ! La République n'est pas parfaite. Est-ce que la Içaba a été éliminée dans tous les coins et recoins de la République, même les plus hauts ? Non ! Et cela aussi n'a jamais été dit, ici. Alors, commencer cette nouvelle année, comme nous avons vécu les précédentes. En mettant le doigt sur les plaies. Mais en montrant aussi du doigt ce qui change. En bien. Pourquoi ? Parce que les morts de la guerre d'indépendance nous ont offert un pays. Donné en legs sacré une nation. Parce que les autres martyrs, les morts des Printemps et de toutes les saisons de la colère légitime et démocratique nous ont aussi condamnés à comprendre par leurs sacrifices à tous que nous n'avons que ce pays en partage. Héritage immense et lourd. Responsabilité gigantesque. Déjà, atteindre cet Everest : nous n'avons pas de pays de rechange !!! Ceux qui en ont un, ceux qui, demain, si le malheur de la déflagration frappe notre contrée et qu'il la transforme en vaste champ d'affrontements, jonchée ou parcourue de pick-up surmontés de tourelles de tirs meurtrières, ceux-là s'en iront aussitôt ou resteront dans leur autre contrée rassurante de quiétude renonciatrice. Grand bien leur fasse, s'ils arrêtaient juste de bombarder la Dézédie de leurs lieux de tirs, de leurs stands de canardage éloignés avec dans l'idée canonnière de faire pulluler les pick-up dans notre pays, ici, à distance. Moi, vous, les fidèles de cet espace, n'avez pas de pays de rechange. Nous n'avons plus aussi la force mentale et physique des guerres passées. Ce qui ne veut pas dire et ne voudra jamais dire « complaisance envers les malfaisants d'ici». Jamais ! Dire les choses. Inlassablement. Ne pas accompagner les processus les yeux fermés. Mais au contraire grands ouverts ! Voilà l'année 2021 que je vous propose de vivre ensemble. Entre nous. Nous qui n'avons pas le choix du pays. Mais le pays en choix majeur ! Et le thé à fumer pour rester éveillés à notre cauchemar qui continue. H. L.