Le ministère du Commerce confirme l'interdiction d'importation de viande congelée cette année et, dans le même temps, assure que les viandes rouge et blanche seront disponibles en abondance et, de ce fait, abordables en termes de prix. Pour sa part, l'association des consommateurs dira qu'il est impossible de maîtriser le marché et garantir les prix. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Personne ne peut prévoir les prix au préalable, déclare Mustapha Zebdi, président de l'association des consommateurs qui considère que l'expérience a été vécue par le passé. Selon lui, le marché est soumis à l'équation de l'offre et de la demande et différents facteurs entrent en jeu pour déterminer les prix, citant la disponibilité des aliments de bétail, la transparence et la régulation du marché, mais aussi l'abondance des autres produits. Autant dire que malgré les assurances du ministère sur la disponibilité de la viande et la garantie de prix « abordables », le président de l'Apoce reste sceptique. « La perturbation du marché avicole peut influer sur la hausse des viandes rouges », avertit-il. Ce qui équivaut à dire que si la filière avicole vient à manquer sur le marché, les viandes rouges connaîtront irrémédiablement une hausse. À comprendre aussi, que même si les déclarations officielles du ministère du Commerce font état de la baisse des prix des viandes fraîches avant le mois de Ramadhan, il n'est pas sûr qu'elles soient effectives sur le terrain. Ceci intervient au moment où l'Etat décide de l'interdiction d'importation de viande congelée, en application des directives du chef de l'Etat, selon le directeur de la réglementation des marchés, des activités commerciales et des professions réglementées au ministère de Commerce. Une décision qui intervient, particulièrement, en raison de la disponibilité de la viande rouge en Algérie et « en quantité suffisante pour répondre aux besoins des citoyens », selon le même responsable. Cette affirmation a été relevée du côté des éleveurs quand ils se sont adressés au ministre de l'Agriculture, par le biais de la Fédération nationale des éleveurs qui avaient revendiqué, à l'occasion, une baisse sur les prix des aliments de bétail. Dans ce contexte, le ministre de l'Agriculture a pris toutes les mesures pour l'accessibilité aux aliments de bétail à des prix abordables. Selon la chargée de communication, les instructions du ministre de l'Agriculture sont mises à exécution. L'Onab mettra à la disposition des éleveurs un produit « palliatif », à base de maïs, de son et d'orge. Pour rappel, la stratégie ministérielle vise à limiter les quotas d'orge et ainsi parvenir à alléger la facture des importations du produit qui a, depuis toujours, constitué un casse-tête pour les éleveurs en raison de sa cherté. La chargée de communication ajoute également qu'une instruction ministérielle est parvenue aux walis dans le but d'assurer la régulation du marché des aliments de bétail, la disponibilité du produit et l'accessibilité du prix. En d'autres termes, les DSA, les Directions du commerce et les Chambres d'agriculture veilleront à l'application des nouvelles dispositions ministérielles, afin d'éradiquer, avant tout, le phénomène de la spéculation au niveau local, à la source de la hausse des prix des aliments de bétail qui se répercute directement sur le coût de la viande rouge sur le marché. Reste qu'au moment où tous les partenaires du marché de la viande rouge ont pris des dispositions d'allègement des prix des viandes rouges, particulièrement cette année et à l'approche du mois de Ramadhan, l'association des consommateurs, elle, demeure sceptique, se référant à la loi du marché et aux facteurs universels de l'offre et la demande qui gèrent le marché. A. B.