Les travailleurs de l'Eniem ont de nouveau investi la rue, hier dimanche, pour exprimer leur ras-le-bol devant la persistance de la crise que connaît l'entreprise depuis le 1er décembre dernier, date de l'arrêt technique décidé par la direction, et leur mise au chômage temporaire, suite au blocage par la banque des crédits nécessaires au financement des approvisionnements en matière première. Pour leur ultime action de protestation, la cinquième du genre depuis le début du conflit, les travailleurs, qui ont refusé de répondre à l'appel à la reprise du travail le 2 du mois en cours, lancé par la direction, entendent dénoncer le silence des pouvoirs publics devant leurs revendications. Celles-ci ont trait à l'annulation de la mise au chômage technique et au départ du P-dg et de son staff dont la gestion est, selon les protestataires, à l'origine des blocages répétés que connaît l'entreprise durant ces dernières années. S'exprimant, hier, devant les travailleurs, le SG de la section syndicale (UGTA) de l'entreprise n'a pas manqué de fustiger l'attitude attentiste du gouvernement et des responsables du groupe Elec Industrie El Djazaïr, propriétaire de l'entreprise Eniem, qui, selon ce syndicaliste, n'ont pas tenu leur promesse de trouver une solution définitive à la crise que connaît l'opérateur public de l'industrie électroménagère. Le discours de fermeté du délégué syndical traduit la volonté des travailleurs d'aller jusqu'au bout de leurs revendications. Cela, malgré les engagements pris par le ministre de l'Industrie pour débloquer la situation financière de l'entreprise et de dégager un plan de relance pérenne de l'activité de cette dernière, ainsi que les assurances des responsable du groupe Elec El Djazaïr pour trouver une solution à la crise. Hier, à l'issue de leur marche qui devait les mener au siège de la Wilaya, les travailleurs ont dégagé une délégation qui a été reçue par le wali à la demande de ce dernier, en présence de représentants du groupe Elec Al Djazaïr. Nous apprenons d'une source syndicale qui a pris part à la réunion que des assurances à même de conduire au dénouement du conflit ont été données aux représentants des protestataires. On croit savoir que les pouvoirs publics s'affairent à trouver les mécanismes réglementaires nécessaires à la mise en œuvre du plan de relance annoncé il y a quelques jours par le ministre de l'Industrie. Cette issue, qui semble consensuelle, signifie-t-elle que les autorités ont fini par accéder au vœu des travailleurs qui ont toujours conditionné leur retour dans les ateliers par le départ du P-dg de l'Eniem et de son staff ? S. A. M.