Selon l'auteur, ces deux grandes personnalités du XIXe siècle, selon toute vraisemblance, se sont entrevues. L'auteur écrit dans son livre que la rencontre entre le cheikh et la journaliste s'est effectuée dans la région de Béni-Ounif. Cheikh-Bouamama et Isabelle Eberhardt est l'œuvre de Boudaoud Bellaredj, qui apporte ici un plus dans ses nouvelles recherches sur ce grand résistant qui a lutté durant un quart de siècle en livrant trente-quatre batailles contre l'envahisseur français. La journaliste Isabelle Eberhardt était une reporter de guerre du journal La Dépêche algérienne et aussi El-Akhbar, dépêchée pour couvrir les évènements sur les razzias de Ksar Sfissifa, le siège de Taghit, et la bataille d'El-Moungar (insurrection de Cheikh Bouamama). (Il cite un témoignage d'un doyen de la région qui était âgé de 103 ans lors du témoignage), et c'est d'ailleurs cet homme qui aurait conduit Eberhardt à la rencontre de Cheikh Bouamama. Dans ses recherches, Boudaoud Bellaredj évoque une longue absence de plusieurs jours dans la région de Béni-Ounif au mois d'août 1903 et c'est peut-être durant cette période, écrit-il, qu'a eu lieu l'entrevue entre Bouamama et la reporter. Mais d'autres écrivains, chercheurs et historiens ne sont pas de cet avis. Pour eux, Isabelle Eberhardt restera une énigme, personne n'a pu en savoir plus sur sa destinée, à l'exemple de l'écrivain Khelifa Benamara, Jules Kempf (Mohamed Rochd), Edmonde-Chaleroux, Marie-Odile Delacour, Jean-René Huleu, et bien d'autres... qui ont levé toute équivoque : Isabelle Eberhardt n'a jamais rencontré Cheikh Bouamama. En somme, la première partie de l'œuvre a été consacrée à l'insurrection de Cheikh Bouamama (1881-1908) et les 34 batailles livrées au colonialisme durant plus de 20 ans de lutte. La seconde partie est consacrée à Isabelle Eberhardt, cette journalise reporter de guerre, qui périt, rappelons-le, sous les décombres de sa maison, dans la crue de oued Sefra, le 21 octobre 1904 et enterrée selon le rite musulman au cimetière Sidi-Boudjemaâ de Aïn-Sefra. Appelée communément «Si-Mahmoud» pour son uniforme masculin en cavalier arabe, Isabelle Wilhelmine Marie Eberhardt est née le 17 février 1877 à Genève, d'origine russe et suisse. Elle est venue dans la région de Aïn-Sefra en tant que journaliste d'El-Akhbar et de La Dépêche algérienne, quelques jours seulement avant le Maréchal de France Louis Hubert Lyautey, dépêché en 1903 pour commander la subdivision de Aïn-Sefra et superviser les troupes coloniales. Notons, enfin, que le livre Cheikh Bouamama et Isabelle Eberhardt a été édité avec l'aide de l'association culturelle Safia-Ketou. Il est préfacé par le Dr. Mérine Hadj-Brahim. Une vente-dédicace symbolique du nouvel ouvrage a été organisée à la maison de la culture Beghdadi-Belkacem de Aïn-Sefra et les recettes ont été offertes à l'association caritative Sabikou-Khirat de Aïn-Sefra. Né le 13 décembre 1951 à Aïn-Sefra, l'auteur Boudaoud Bellaredj a déjà publié un livre, Le braséro à Benjoin, qui sera traduit du français vers les langues anglaise et italienne. B. Henine