Maintenant qu'il a officiellement dissous l'Assemblée populaire nationale, mettant ainsi à exécution son engagement fait dans son discours à la Nation, jeudi dernier, il reste au chef de l'Etat de matérialiser un autre engagement, celui d'organiser des élections législatives anticipées. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Cette démarche, Abdelmadjid Tebboune l'a faite en conformité avec l'article 151 de la Constitution adoptée le 1er novembre dernier, et qui stipule que «le président du Conseil de la Nation, le président de l'Assemblée populaire nationale, le président de la Cour constitutionnelle et le Premier ministre ou le chef du gouvernement, selon le cas, consultés, le président de la République peut décider de la dissolution de l'Assemblée populaire nationale ou d'élections législatives anticipées». Et la même disposition constitutionnelle stipule que dans les deux cas, des élections législatives ont lieu dans un délai maximal de trois mois. Et dans le cas où ces élections ne peuvent être organisées dans les délais prévus en raison d'une impossibilité quelconque, ce délai peut être prorogé d'une durée maximale de trois mois, après avis de la Cour constitutionnelle qui n'est pas encore installée. Et comme le chef de l'Etat n'a pas accompagné sa décision portant dissolution de la Chambre basse du Parlement par celle de convoquer le corps électoral pour des législatives anticipées, tout porte à croire qu'il optera pour la seconde option. Autrement dit, tout porte à croire que ces élections ont toutes les chances de se tenir en juin prochain, après le déroulement des examens. Surtout que le préalable à ce scrutin, le projet d'amendement du code électoral, est toujours en chantier, le comité d'experts qui s'en charge n'ayant toujours pas rendu sa copie finale. Un comité dont des membres ont présenté à Tebboune, il y a une dizaine de jours, un résumé des orientations retenues à l'issue de l'étude des propositions et autres réserves émises par les partis politiques auxquels des copies de la mouture initiale a été remise pour enrichissement. Une réunion, la seconde du genre après celle du 7 janvier dernier, à l'occasion de laquelle un rapport détaillé sur la teneur et les étapes de l'élaboration de cette loi importante a été présenté. Suite à quoi, le chef de l'Etat avait donné nombre d'instructions, dont celle de finaliser, dans les plus brefs délais, l'élaboration du nouveau projet de la loi organique relatif aux élections, en prévision des échéances électorales importantes qu'attend le pays, de tenir compte, dans le nouveau projet de loi, de l'engagement de moraliser la vie politique et de tenir le processus électoral à l'abri de l'influence de l'argent, tout en ouvrant la voie aux jeunes et à la société civile pour participer à la prise de décision à travers les instances élues, de garantir des élections transparentes qui traduiraient réellement la volonté du peuple et qui opéreraient une rupture définitive avec les pratiques du passé, et dont découleraient des institutions démocratiques hautement crédibles. En outre, le chef de l'Etat a ordonné la distribution d'une mouture du projet de loi aux partis politiques pour enrichissement avant l'élaboration de la mouture finale. Et cette dernière phase de débats autour de ce texte a été essentiellement marquée par le «contentieux» qu'incarne le fameux seuil des 4% des suffrages exprimés lors des précédents scrutins exigés des partis pour prendre part aux futures élections. Une disposition dénoncée, notamment, par les petits et les nouveaux partis qui y voient un écueil à leur participation électorale et qui a vu le vieux Front du pouvoir, le Front de libération nationale, s'y opposer. Et d'aucuns parmi les partis opposés à cette disposition attendent l'arbitrage du chef de l'Etat. M. K.