L'acteur britannique Liam Neeson était annoncé dans un cinéma de l'Upper West Side pour accueillir et remercier personnellement les premiers spectateurs new-yorkais de son nouveau film Le vétéran. «C'est un jour à marquer d'une pierre blanche», a-t-il dit au magazine The Hollywood Reporter. Ils étaient quelques centaines de passionnés à braver le froid ce vendredi matin pour retrouver les salles obscures à New York, autorisées à rouvrir après un an de pause, mais plusieurs cinémas sont restés fermés, échaudés par les limitations et l'absence de blockbuster. «Netflix, c'est cool, mais rien ne vaut l'atmosphère d'un cinéma», s'est enthousiasmé Thomas Levesque, venu voir Raya et le dragon à la première séance, à 11h, au multiplex AMC Empire, dans le quartier de Times Square. En plus, «ma télé n'est pas vraiment un énorme truc à écran plat». Le gouverneur de l'Etat de New York, où les cinémas avaient déjà été autorisés à rouvrir hors de la Grosse Pomme, a donné le feu vert pour un redémarrage vendredi avec une jauge maximum à 25% ou 50 personnes. Les salles de la capitale culturelle américaine étaient fermées depuis le 17 mars 2020 à la suite d'un décret du maire, Bill de Blasio. «Pour l'instant, 25%, ça me paraît bien», dit Thomas Levesque, âgé de 28 ans. «Mais j'imagine qu'ils vont augmenter la jauge d'ici l'été.» «Je suis tellement content», piaffe Roy Evans, qui attendait de pouvoir voir Judas and the Black Messiah sur grand écran. «J'étais devenu une larve devant ma télé depuis un an. (...) C'est pas mal de se lever un peu de son fauteuil.» Pas de blockbuster L'acteur britannique Liam Neeson était annoncé dans un cinéma de l'Upper West Side pour accueillir et remercier personnellement les premiers spectateurs new-yorkais de son nouveau film Le vétéran. «C'est un jour à marquer d'une pierre blanche», a-t-il dit au magazine The Hollywood Reporter. Le géant AMC, qui a rouvert ses 13 cinémas à New York vendredi, a appliqué un protocole sanitaire strict avec nettoyage des salles entre chaque séance et ventilation améliorée. «J'ai deux masques, des lingettes, du gel hydroalcoolique. J'ai tout !» lance Cindy, sexagénaire venue voir Raya, qui dit ne pas craindre de transmission du coronavirus dans les cinémas. «Je pensais qu'il y aurait une longue queue, mais j'imagine que les gens sont au travail.» À l'Angelika, dans Greenwich Village, seule une poignée de spectateurs se sont présentés pour la première projection de Minari ou Nomadland, peu après 10h, selon Joel, un employé qui n'a pas voulu donner son nom de famille. Mais neuf séances affichaient déjà complet plus tard dans la journée. La réouverture du marché new-yorkais et la perspective d'une levée partielle des restrictions à Los Angeles d'ici quelques semaines «signifient que les studios vont pouvoir maintenir leurs films au calendrier et ne pas les proposer directement en streaming», a expliqué sur CNBC, Joseph Masher, président de l'antenne new-yorkaise de l'Association américaine des propriétaires de cinéma (Nato). Mais à quelques rares exceptions près, comme Godzilla vs Kong fin mars, aucune grosse production n'est attendue avant mai, avec Black Widow, Cruella et Sans un bruit 2. «Il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent», constate Andrew Elgart, qui a décidé de ne rouvrir qu'un seul de ses trois cinémas indépendants dans deux semaines, le week-end seulement. Les deux autres attendront la fin du mois. Plusieurs cinémas sont ainsi restés fermés vendredi, notamment l'Alamo Drafthouse, dont la maison mère a déposé le bilan mercredi, ou ceux de la chaîne Regal, dont les plus de 500 succursales ont portes closes depuis quatre mois dans tout le pays. Andrew Elgart dit ne pas avoir fait de calculs pour déterminer si la réouverture avait un sens économiquement. «Les chiffres ne veulent rien dire avant que les gens ne viennent», dit-il. «On essaye de remettre les choses en branle en ouvrant. On va voir.»