Le maintien de l'examen de fin du cycle primaire session 2021 n'est pas du goût de tous. Alors que le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), estime qu'il n'a pas lieu d'être, le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), lui, juge que cet examen reste indispensable pour assurer l'évaluation des élèves de la 5e année primaire. Il plaide, toutefois, pour son amélioration. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Le ministère de l'Education nationale a mis fin à la polémique sur le maintien ou la suppression de l'examen de la 5e. En raison de la crise sanitaire de Covid-19, la cinquième a été supprimée pour l'année scolaire 2019-2020. Pour la session de 2021, la tutelle a jugé par contre, que les élèves de la dernière année du primaire doivent passer leur examen de fin de cycle. Sa date a été récemment fixée au 2 juin prochain. Un examen que le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) qualifie de «sans aucune utilité». «Aujourd'hui, cet examen n'a aucune raison d'être», dira le coordinateur du syndicat, Meziane Meriane. Rappelant l'obligation de la scolarisation en Algérie jusqu'à l'âge de 16 ans, il estime qu'il faut permettre à tous les écoliers d'aller au collège. D'autant ajoute-t-il, que «nous ne pouvons laisser un enfant de 13 ans voire plus, qui n'arrive pas à réussir à l'école primaire avec des bambins de six ans. Il faut lui donner la chance de passer au collège où il pourra peut-être avoir un déblocage». Le coordinateur de Snapest affirme qu'il faudra songer à l'avenir, à supprimer l'examen de la 5e afin qu'il ne soit pas un handicap. Seulement, poursuit-il, «passer au collège sans examen n'est pas un palliatif, d'où la nécessité de trouver un moyen pour motiver les élèves à s'intéresser aux cours, apprendre leurs leçons et bien travailler à l'école». Pour lui, il est indispensable que l'examen ne soit pas conçu comme une sanction, mais plutôt comme une évaluation de l'élève. «L'enfant doit être évalué pour identifier ses lacunes et y remédier, pour qu'il puisse avancer dans ses études, mais il ne doit pas être sanctionné. Ne pas réussir cette évaluation va le démotiver. Il faut donc un test qui ne soit pas un obstacle mais une motivation», explique-t-il. À l'opposé du Snapest, le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) affiche son adhésion au maintien de l'examen de la cinquième. Il plaide par contre, pour son amélioration ainsi que tous les autres examens de fin de cycles : le Brevet d'enseignement moyen (BEM) et le baccalauréat. «Cet examen doit être maintenu parce que l'évaluation des élèves est indispensable», soutient Boualem Amoura, président du Satef. Il cite comme preuve, la suppression de cet examen l'année dernière en raison de la pandémie de Covid-19, et l'admission des élèves au collège avec des moyennes de moins de 5 sur 10, qui ont eu des conséquences sur le niveau scolaire des classes de 1re année moyenne de l'année scolaire 2020-2021. «Les résultats du premier semestre ont été catastrophiques», confie-t-il. Mais comment améliorer l'examen de la cinquième ? Le président du Satef considère qu'il est inconcevable que 12 ou 13 matières soient dispensées aux élèves au cycle primaire, et qu'il ne soit au final examiné que trois matières : arabe, français et mathématiques. Il plaide ainsi pour le retour au système de six années au cycle primaire qui s'impose. Et de préciser que la classe du préscolaire ne peut être considérée comme une année intégrante du primaire. «Le préscolaire n'est pas généralisé. Avec un nombre de places limité, cette classe n'est pas accessible à tous les enfants en âge d'y être inscrits», note-t-il. Le retour à l'ancien système, assure Boualem Amoura, permettra d'élever le niveau scolaire qui, selon lui, laisse à désirer. «Aujourd'hui, l'école algérienne n'est même pas classée parmi les systèmes éducatifs internationaux», déplore-t-il, citant l'exemple du programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), un classement où le système algérien ne figure pas du tout. «Il faut une refonte radicale du système éducatif. Qu'on cesse le bricolage, et revoir de fond en comble le système éducatif national, dont la réorganisation des examens et la révision des programmes, des méthodes d'enseignement et du rythme scolaire», conclut-il. Ry. N.