Le Président du Chili, Sebastián Piñera, a déclaré dimanche qu'il proposerait le «report» en mai de l'élection constituante prévue les 10 et 11 avril à cause d'une nouvelle vague de coronavirus, une mesure qui doit être ratifiée par le Congrès. Le chef de l'Etat a proposé que les élections, portant notamment sur la désignation des membres d'une Assemblée constituante qui sera chargée de rédiger la future Constitution du pays, se tiennent les 15 et 16 mai. Fin octobre 2020, les Chiliens avaient plébiscité par référendum (79%) un changement de Constitution pour remplacer l'actuelle héritée de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990), fruit du mécontentement social manifesté dans les rues à partir d'octobre 2019. Les nouvelles dates de scrutin doivent être approuvées par les deux tiers du Congrès, mais ce report avait déjà été réclamé par la plupart des partis politiques, y compris ceux de l'opposition. «Protéger la santé et la vie de nos compatriotes a toujours été notre première priorité et engagement», a déclaré le Président chilien à l'issue d'une réunion d'urgence au palais présidentiel de La Moneda à Santiago. Ces derniers jours, le Chili est confronté à une forte hausse des contaminations, malgré une campagne de vaccination rapide. Plus de six des 16 milllions d'habitants du Chili ont déjà reçu au moins une dose de vaccin, ce qui fait de ce pays l'un des leaders de la vaccination en Amérique latine. Un nouveau confinement total concernant plus de 80% de la population est toutefois en vigueur depuis samedi en raison de la recrudescence de l'épidémie. «Notre objectif est que nous puissions vacciner des millions de personnes avant le 15 mai afin d'avoir des élections plus sûres», a avancé M. Piñera. Il a expliqué que le haut niveau de contagion dans le pays et le sentiment d'insécurité qui en découlait empêchaient beaucoup de gens d'aller voter et qu'il était de son devoir de rechercher les conditions d'une forte participation électorale. Le Président chilien a également annoncé que le deuxième tour des élections des gouverneurs, prévu à l'origine le 9 mai, aurait finalement lieu le 4 juillet, en même temps que les primaires présidentielles.