Le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) menace de renouer avec la protesta, ce qui signifie le recours à la grève affiché d'ores et déjà lorsque le même syndicat parle de «riposte énergique» pour protester contre la dégradation de la situation socioprofessionnelle dans laquelle se trouvent les enseignants à Tizi Ouzou. C'est dans une déclaration rendue publique hier que le Satef trace un tableau des plus noirs de la situation que vit le secteur de l'éducation et les «problèmes qui le pourrissent». «Depuis des années, des milliers de situations financières, malgré les promesses du directeur de l'éducation, demeurent à ce jour non régularisées», écrit le nouveau coordinateur du syndicat, Mouloud Boumekla. Ceci pour dire que les problèmes du secteur à Tizi Ouzou n'arrivent pas à trouver de solution. Par la même occasion, le syndicat explique que des «centaines» de contractuels attendent toujours leurs arriérés de salaire, tandis que des «milliers» de travailleurs attendent la régularisation des échelons acquis depuis une année ainsi que leurs allocations familiales. En contrepartie, «seules les ponctions sur salaires sont effectuées avec une célérité incroyable», s'est encore étonné le Satef. Suite à ce constat, le syndicat qui appelle à la relance de l'action syndicale vigoureuse, «seule à même de permettre une prise en charge des revendications et de mettre un frein à cette dictature administrative et à la gestion archaïque du secteur», avertit particulièrement que si les situations financières ne sont pas régularisées en cette fin d'année», une riposte énergique sera engagée. Sur le terrain, la coordination du Satef de Tizi Ouzou ne manquera pas de souligner que les conditions de travail se dégradent de plus en plus. A juste titre, on citera le manque flagrant des équipements les plus indispensables dans les établissements, les fléaux sociaux qui investissent dangereusement l'espace scolaire, en plus du problème des classes surchargées, malgré le surnombre d'enseignants «mal géré», précise-t-on. Par ailleurs, le syndicat accuse la direction de l'éducation de «donner des directives aux chefs d'établissements pour empêcher les activités syndicales», en même temps que «des sanctions arbitraires et expéditives émanant de la direction de l'éducation n'arrêtent pas de pleuvoir sur le personnel». Sur le plan du rendement, le Satef se félicite des résultats des examens scolaires réalisés par la willaya grâce au dévouement des personnels et à la persévérance des élèves. Mais il se dit touché que «cela soit utilisé comme écran pour voiler la réalité amère et laisser pourrir la situation davantage». Enfin, et face à cet état des lieux, le Satef appelle, dans la même déclaration, les syndicats à «cesser d'accompagner la direction de l'éducation dans ses œuvres et à matérialiser une unité d'action pour défendre les intérêts des travailleurs et les libertés syndicales.»