La ville tombe en ruine, Il ne se passe pas une semaine sans qu�on entende qu�une b�tisse s�est effondr�e, totalement ou partiellement. Pas plus tard que le 12 septembre, une femme enceinte est rest�e agripp�e � la poutre de son balcon, dont une partie s�est effondr�e, au 22 avenue Tahar-Djouad, pas loin du cin�ma �le Colis�e�. Selon les dires des habitants, il a une ann�e que le CTC a �tabli un rapport mettant en garde contre le risque d�effondrement de cet immeuble, relevant du patrimoine de l�OPGI. Sous le choc, la dame enceinte a �t� admise � l�h�pital de Skikda. �Les m�decins ont relev� qu�elle se porte moins bien que l�enfant qu�elle porte. Son accouchement est pr�vu dans une ou deux journ�es�, nous raconte son fr�re. Huit familles, dans cette b�tisse, vivent dans des conditions quasi mortelles. Des gens survivent presque sous les d�combres, comme celles issues d�une guerre ou d�une explosion. L�affaissement du mur int�rieur et la chute du toit en sont les illustrations les plus probantes. Ces deux faits peuvent provoquer, � leur tour, si jamais des mesures ne sont pas prises � temps, un autre danger, que l�hiver accentuera. Il s�agit des fils �lectriques, presque d�nud�s, expos�s aux intemp�ries. A l��tage inf�rieur, une autre femme est aussi sous le choc, car c�est elle qui a vu sa voisine enceinte agripp�e au balcon. �Sur le coup, une hyperglyc�mie a �t� ma r�compense; mon taux de glyc�mie a atteint 5 grammes.� Le logement est tellement exigu que contracter une ou plusieurs maladies chroniques para�t ordinaire. �Comme vous voyez, l�espace vital est tr�s restreint : une seule chambre plus une cuisine, o� vivent 6 personnes : mon mari, moi et mes quatre enfants, dont deux filles. Notre demande de logement remonte � 37 ans ! Dites-moi comment ne pas devenir diab�tique.� D�tail important : les enfants ne jouent plus � l�int�rieur des maisons, de peur que les vibrations n�y causent des d�g�ts ! C�est ce que nous signalent quelques parents. L�hiver approche et l�espoir d��vacuation n�a pas encore plan� sur les sinistr�s. Au niveau du 29, rue Mahmoud- Bouzebra, dans la ruelle en amont du CEM El Khawarizmi (ex-Victor- Hugo), la situation dangereuse d�un immeuble appartenant � un priv� dure depuis 4 ans, soit depuis la date d��tablissement de l�attestation d�intervention de la Protection civile et du constat technique des services du CTC. Dans le rapport, on lit en termes de recommandations : �Il y a un risque r�el d�effondrement de quelques cloisons fortement d�grad�es, les occupants doivent �tre �vacu�s provisoirement pour proc�der d�urgence aux travaux de consolidation et reprise de cloisons. Etant donn� que l�immeuble est un bien priv�, le propri�taire doit �tablir une �tude de confortement de tout l�immeuble par un bureau d��tudes agr��. Depuis, le cas des 9 appartements qui composent l�immeuble a empir� pour cause de d�molition du mur porteur au-dessous. Fissures sur les murs, planchers chancelants et probablement vid�s de leurs assises, infiltrations des eaux, sont, entre autres, les d�faillances relev�es. �Ce deuxi�me cas serait d�, selon les dires d�un connaisseur, au d�versement des eaux d�assainissement sur les mat�riaux qui servaient d�assises � la b�tisse. La d�fectuosit� des canalisations en est la cause.� � l�int�rieur des demeures, c�est la panique. �Hier, j�ai dormi dans le couloir. Comme vous voyez, la chambre du couple, qui voit le mur et le toit se fissurer, a �t� �vacu�e dans l�urgence. On n�y garde que les meubles, rapporte un habitant du rez-de-chauss�e. Les appartements sont s�par�s par des petites planches, la partie inf�rieure des murs ayant �t� d�molie. L�intimit� ne tient qu�� une planche ! A l��tage du dessus, le danger est plus palpable. Onze personnes vivent dans un F5. Les fissures y ont touch� m�me les portes en bois, dont beaucoup ne ferment plus. Le sol semble vibrer, ou donne l�impression qu�on va l�enfoncer du fait de notre poids. L�immeuble surplombe la rue Passe-rieux. Selon ses locataires, son effondrement aurait des cons�quences plus que dramatiques. Demeures relevant du patrimoine priv� ou public (biens OPGI), la situation est la m�me. Planchers chancelants, toits qui risquent de tomber sur les t�tes � tout moment, 36 immeubles � �vacuer.