«L'Algérie a besoin de stabilité politique et sociale afin d'assurer une transition démocratique», a plaidé hier le chef du mouvement El Binaa, qui a appelé à une trêve politique et sociale et à éviter le Hirak «des importuns» tout en restant «à l'écart de l'extrémisme et de l'affrontement politique qui entreront le Ilhem Tir - Constantine (Le Soir) - Le président du parti islamiste El Binaa, Abdelkader Bengrina a animé, hier, un meeting au centre culturel Mohamed-Al-Yazid du Khroub à l'occasion de la rencontre régionale des instances électorales des wilayas de l'Est de son mouvement. Une rencontre qui s'inscrit dans le cadre des préparatifs pour les législatives du 12 juin prochain auxquelles le mouvement El Binaa compte participer avec 58 listes à travers toutes les wilayas du pays. À cet effet, il a déclaré que son parti se classe premier en termes de collecte de signatures pour les prochaines élections législatives, et ce, avant la prolongation par le président de la République. Selon lui, le mouvement El Binaa a pris les devants en collectant plus de 65 000 signatures et sera présent à travers les 58 wilayas et par ce fait «notre formation a pris la tête sur d'autres partis politiques». Faut-il rappeler que le parti islamiste avait annoncé clairement avoir ouvert ses portes à des citoyens qui voudraient se lancer dans l'expérience électorale. El Binaa, que préside Abdelkader Bengrina, a avoué sans gêne que ses listes pour le rendez-vous du 12 juin prochain sont constituées de 85% de candidats en dehors de leurs rangs. L'ex-candidat à la présidentielle a souligné l'impératif de « respecter la voix du peuple, de former un Parlement à partir des urnes et à se conformer aux aspirations de la jeunesse du mouvement du 22 février ». Pour lui, il ne faut pas faire l'amalgame entre le Hirak « original » et celui « des intrus et importuns ». Ce dernier est, selon l'orateur « un étranger qui impose des idées extrémistes pour servir une idéologie spécifique incompatible avec la démocratie » et qui ne peut que « conduire le pays à la division et aux conflits qui risquent d'être physiques ». Lors de son meeting, il a expliqué que ce « nouveau Hirak s'oppose aux constantes nationales » et « ceux qui sortent les vendredis, veulent l'exploiter et l'instrumentaliser pour briser l'unité nationale». Il insistera pour dire « Nous rejetons le conflit politique qui conduit à l'affaiblissement de l'Etat», car sa formation prône «la transition politique en toute sécurité et la promotion d'une culture d'acceptation de l'autre sans exclusion et sans discours de haine, loin des calculs». Réitérant son appel à la nécessité d'imposer une trêve politique de la part des élites pour apaiser les tensions et faire face aux menaces et dangers extérieurs, Abdelkader Bengrina a abordé aussi, les conflits sociaux qu'a connu le pays dernièrement en précisant que les droits légitimes des travailleurs doivent être résolus lors d'un dialogue « sérieux avec le gouvernement, les employeurs et la classe ouvrière ». I. T.