Finalement, au niveau de la wilaya de Bouira et après l'épuisement de toutes les voies légales de recours auprès de la chambre administrative et du Conseil d'Etat, seules 38 listes – 18 indépendantes et 20 partis politiques — sont retenues parmi les 43 initialement acceptées par l'Anie. A Bouira, faut-il le rappeler, hormis les partis traditionnels, le FLN et le RND qui ont toujours raflé la mise aux côtés du FFS et du RCD, ont toujours eu leurs parts d'élus, tant au niveau de l'APN que de l'APW et les APC, grâce à leur réservoir électoral situé principalement dans la région berbérophone, les autres partis font dans la figuration. Présentement, et avec la désaffection populaire, surtout du côté berbérophone, qui s'est accentuée par le boycott annoncé du FFS et du RCD, il est fort à parier que les élections législatives au niveau de la wilaya vont dessiner une carte électorale assez édifiante, avec d'un côté la région arabophone dont la participation ne présente aucune équivoque et qui risque d'avoir les sept sièges de députés alloués à la wilaya, et de l'autre, la région berbérophone dont le rejet des élections largement exprimé par la population, qui s'est toujours manifestée par le saccage des urnes, même si le nouveau code pénal menace de 20 ans de prison ferme ceux qui entraveraient le processus électoral. La question qui se pose actuellement est la manière avec laquelle les candidats sur les listes retenues, tant du côté des partis que des indépendants, vont entamer leur campagne électorale. Surtout, quand on sait que le Hirak à Bouira est toujours présent ; en atteste la marche de vendredi dernier qui a eu lieu malgré le dispositif policier qui avait usé de tous les moyens pour l'empêcher. Rappelons enfin que, jusqu'à hier, mardi, excepté certains partis comme Nahda ou encore le TAJ et le mouvement el Binaa, qui ont rendu publiques les listes et les photos de leurs candidats, tous les autres partis et les indépendants sont pour le moment restés très discrets. Il faut préciser également que plusieurs élus, hommes d'affaires et entrepreneurs connus sur la scène locale comme étant des hommes pouvant largement influer financièrement sur la campagne électorale par leur argent d'une manière ou d'une autre, ont été exclus par l'Anie. Y. Y.