Alors qu'au niveau de l'Anie, l'Autorité nationale indépendante des élections, c'est le black-out total, hormis les chiffres crus qui sont donnés, comme le nombre de dossiers déposés au lendemain de l'expiration des délais de dépôt des dossiers, à savoir 43 dossiers sur les 83 initialement retirés auprès de cette instance ; c'est par recoupements et par informations non vérifiées mais concordantes que nous avons appris le rejet de certaines candidatures. Plus d'une semaine après l'expiration des délais de dépôt des dossiers, selon des informations que nous avons pu avoir çà et là, et en l'absence totale d'une communication transparente sur le déroulement de cette importante échéance, nous avons appris que trois candidats et non des moindres au sein du parti de Bengrina, le parti al Binaa, sont rejetés par la commission des candidatures. Trois postulants connus pour avoir été déjà candidats par le passé, soit aux législatives de 2012, soit aux élections locales de 2017. Trois candidats connus également comme étant des hommes chez qui l'argent coule à flots. D'ailleurs « l'un d'eux avait déjà réussi à accéder au Parlement en 2017, grâce justement à... la chkara ». L'autre parti qui est touché pour le moment par ces rejets est le FLN. L'incontournable parti qui, même avec une liste qui n'est pas encore rendue publique mais qui serait composée de nouvelles têtes, n'a pas échappé aux ciseaux de la commission indépendante dont le président de l'Anie, Mohamed Charfi, a promis de sévir contre l'utilisation de l'argent sale lors de ces législatives et de toutes les prochaines élections. Deux candidats au moins, seraient selon nos sources, rejetés par la commission d'étude des dossiers. Cependant, pour ces cas concernant le FLN, aucune information n'a filtré sur les raisons de ces rejets, puisque les deux candidats éjectés ne sont pas connus sur la scène locale pour leurs richesses, qui puisse justifier la possibilité pour eux d'influencer la campagne ; une pratique désormais bannie par la nouvelle loi électorale et consacrée dans la nouvelle Constitution. Cela étant, et toujours selon nos sources, et sachant que la nouvelle loi électorale, le mode de scrutin est la représentation proportionnelle avec vote préférentiel sur une liste ouverte sans panachage, les candidats qui sont écartés d'une liste et qui sont les principaux bailleurs de fonds pour la campagne électorale, risquent de retirer carrément leur liste. En tout état de cause, tous ces candidats recalés ont 5 jours devant eux pour introduire des recours devant la chambre administrative, dans l'espoir d'être repêchés. Enfin, rappelons qu'au niveau de la wilaya de Bouira, et même si le nombre de listes existantes, avec 23 partis politiques et 20 listes indépendantes, est important, cela contraste avec le sentiment qui règne au sein de la population dont une grande partie est pour le moment indifférente surtout avec la lourde facture sociale qui frappe le citoyen ; alors que du côté des régions berbérophones de la wilaya de Bouira, la population est depuis longtemps, dans une logique de rejet total de cette échéance. Y. Y.