Plus de 300 migrants africains ont tenté vendredi de gagner l'enclave espagnole de Ceuta à la nage ou en escaladant la clôture frontalière, et deux sont morts noyés, selon des sources officielles espagnole et marocaine. A l'aube, vers 03H00 GMT, un groupe de migrants a pris d'assaut la clôture surmontée de barbelés près de Benzu dans le nord du territoire, a indiqué la représentation locale du gouvernement espagnol dans un communiqué. Dans le même temps, quelque 200 autres tentaient de gagner l'enclave espagnole à la nage depuis les côtes marocaines, a annoncé l'agence officielle marocaine MAP. Les autorités marocaines ont intercepté 120 migrants mais 182 autres ont pu gagner l'enclave européenne. «Trois d'entre eux ont dû être réanimés par des officiers de la police espagnole qui les ont récupérés en mer», selon la même source. Les autorités marocaines ont retrouvé deux corps dans la mer près de la frontière, ont indiqué des responsables marocains à l'agence MAP. Douze migrants ont été emmenés à l'hôpital par la Croix-Rouge avec diverses blessures, selon les autorités espagnoles. La Croix-Rouge espagnole, qui avait précédemment fait état de 185 migrants ayant réussi à rallier Ceuta, a indiqué que deux des migrants hospitalisés l'avaient été pour une quasi-noyade, un pour une fracture ouverte à la jambe, et les autres pour des coupures dont certaines avaient nécessité des points de suture. Chaque année, des milliers de migrants risquent leur vie pour atteindre les enclaves de Ceuta et Melilla, les seules frontières terrestres de l'Union européenne avec l'Afrique. L'Espagne avait consolidé les clôtures frontalières des deux enclaves l'an dernier pour faire face à un afflux du nombre de migrants tentant de franchir illégalement la frontière. Certains tentent de franchir les clôtures de sept mètres de haut séparant ces enclaves espagnoles du Maroc, tandis que d'autres essaient de passer par la mer. L'an dernier, 15 migrants étaient morts noyés après avoir tenté de gagner Ceuta à la nage. Des organisations de défense des droits de l'homme et des migrants ont accusé la police espagnole d'avoir tiré à balles réelles et lancé des gaz lacrymogènes en leur direction. Le gouvernement espagnol a depuis assuré que ses gardes n'avaient plus recours aux balles réelles contre les migrants.