Une journée d'étude réunissant un panel d'experts tenue hier au siège du ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, sous le thème «La géothermie, un substitut du gaz naturel», s'est déroulée en présence du ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables Chems Eddine Chitour, et des ministres de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de la Formation professionnelle, et de l'Energie et des Mines. Il a été question de débattre des questions ayant trait à l'exploitation des sources thermales pour la production de l'énergie. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Les sujets traités concernent le potentiel géothermique national et l'élaboration d'une base de données sur les sources hydrothermales existant en Algérie, la prospection et les forages pour l'évaluation du potentiel géothermal en Algérie ainsi que les applications de l'énergie géothermique pour la production de l'électricité. Les débats ont concerné également les conditions de développement de la géothermie en Algérie traitant dans ce domaine des aspects réglementaires, des modes de financement des projets, des choix technologiques et du volet lié à la formation et la ressource humaine. C'est dans ce cadre que le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et la ministre de l'Enseignement et la formation professionnels ont été conviés à la rencontre scientifique. Abdelbaki Benziane a, dans une déclaration à la presse, mis en exergue l'importance de la géothermie et annoncé la création d'un institut spécialisé. «Nous avons discuté de l'apport du secteur de l'enseignement supérieur dans l'accompagnement des projets liés au domaine de la transition énergétique», a-t-il fait savoir d'abord, avant de poursuivre que « la création de centres de recherche spécialisés dans toutes les énergies renouvelables contribue au développement de l'économie national». Le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Chems Eddine Chitour, a, pour sa part, expliqué la portée de la rencontre qui vise à exploiter les moyens d'exploitation de toutes les énergies qui remplacent à l'avenir le gaz naturel et le pétrole. « Nous recherchons une formule énergétique pour l'exploitation de toutes les énergies, qui nous permettent de sortir graduellement de la dépendance des énergies traditionnelles qui deviennent de plus en plus limitées en Algérie», a-t-il fait savoir. Et d'enchaîner : «Nous sommes en train de réfléchir à toutes les possibilités d'économiser ce potentiel au profit des générations futures.» Dans ce contexte il déclare que «nous sommes obligés d'abandonner le gaz naturel». Ceci passe par la recherche d'autres énergies dont la géothermie, selon lui. À ce sujet, il révélera que l'Algérie dispose de 280 sources thermales citant, à titre d'exemple, Hammam Maskhoutine de Guelma, dont la température avoisine les 98°. «Ce qui prouve que nous disposons des capacités de produire l'électricité, si l'on compte d'autres sources thermales en Algérie », révèle-t-il. Parlant de l'opportunité de la rencontre avec les experts du domaine des énergies, présents hier, il dira que la réflexion porte sur les voies et moyens de se lancer dans le domaine de l'exploitation des énergies géothermiques. « Nous allons créer des sources d'énergie dans le sud et dans le nord du pays qui nous permettront d'abandonner graduellement l'exploitation du gaz naturel», explique Chems Eddine Chitour. Plus clairement, il dira qu'« à l'horizon 2030, nous devons assurer la transition énergétique par l'introduction de 50% d'énergie renouvelable». Pour ce faire, nous devons, dès à présent, exploiter tout le potentiel dont dispose l'Algérie en matière d'énergie géothermique. Cette nouvelle énergie sera destinée au secteur de l'agriculture, parlant des serres agricoles et du secteur de l'industrie. Par ailleurs, il dira que «si l'on se réfère aux expériences de certains pays étrangers, nous constatons que les zones d'habitation collectives sont chauffées grâce à l'énergie géothermique». Pour le cas de l'Algérie, il estime que l'accès à ce nouveau modèle énergétique passe d'abord par le changement des mentalités et que le substitut du gaz naturel est «une fenêtre à exploiter» en Algérie. Dans le même sillage, Chems Eddine Chitour parlera de l'exploitation du bois-énergie, citant l'exemple de l'Arabie Saoudite qui dispose d'un projet de plantation de 10 milliards d'arbres à l'horizon 2030, alors que pour le cas de l'Algérie, 1 milliard d'arbres sont programmés. Il faudra planter 100 millions d'arbres par an, estime le ministre. Avant de conclure que la réussite de ce projet bois-énergie commence par l'implication du système éducatif, et que les statistiques révèlent que la contribution d'un seul élève s'élève à 6 arbres par an. A. B.