Deux jours après la tenue des élections législatives anticipées, le directeur général de l'Institut national des études de stratégie globale, Abdelaziz Medjahed, s'est exprimé hier lundi à la Radio nationale Chaîne 1, sur le déroulement de ce scrutin peu commun. Tout en évitant d'évoquer le taux d'abstention de la population qui a marqué ce rendez-vous électoral, il a tenté de définir les tâches qui incombent aux futurs membres de la nouvelle Assemblée populaire pour poser les préalables d'un changement palpable sur tous les plans. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Abdelaziz Medjahed a déclaré que la mission principale des nouveaux élus sera de revoir tous les textes qui ne s'alignent pas avec la Constitution algérienne. « Il est important dans ce processus de changement que toutes les lois qui seront votées à l'avenir aient pour référence cette loi fondamentale », a-t-il insisté. Il relèvera que beaucoup de travail attend les membres de l'APN, dans la mesure où ils devront concrétiser leurs promesses sur le terrain, afin de gagner la confiance des citoyens. Abdelaziz Medjahed a souligné dans ce contexte, que les membres qui constitueront la nouvelle APN, sont aussi tenus de répondre à des critères bien spécifiques. Une Assemblée nationale doit avoir pour seule ambition : «La satisfaction de l'intérêt du peuple en répondant dans le cadre du possible à ses préoccupations majeures et légitimes.» La transparence, l'engagement, ainsi que la compétence sont les trois fondamentaux d'un «Parlement crédible et fort». Plus important encore, les députés qui «ont été choisis par le peuple doivent accorder un intérêt capital à la réhabilitation de la justice, et veiller à ce qu'elle soit totalement indépendante», a-t-il appuyé. La justice est l'un des baromètres d'une démocratie véritable. « C'est pourquoi cet aspect devra être travaillé en permanence au sein de l'APN », soutient-il. Sur sa lancée, celui qui est à la tête de l'INESG a affirmé, d'un autre côté, que le citoyen doit à son tour, «contribuer à la construction des institutions de l'Etat en faisant sa part de devoirs envers sa patrie ». Il explique dans ce sens, que nous vivons depuis un moment maintenant, une conjoncture spéciale. Le pays est à un tournant décisif de son histoire, tant « l'avenir de l'Algérie nouvelle s'esquisse tout doucement». Dans cette étape, «il est nécessaire que tous les citoyens d'un côté, et les décideurs de l'autre, fassent front commun contre tout ce qui vise à déstabiliser le pays», souligne-t-il. Tentant par ailleurs, d'évaluer le déroulement du scrutin de samedi, qui a été , il faut le dire, marqué par une forte abstention, Abdelaziz Medjahed préfère ne pas évoquer le mot «boycott ». Selon lui, des millions d'Algériens sont allés aux urnes samedi dernier, et «les résultats le prouvent». Il argumentera que si on part du fait que 30% du peuple a voté, on en déduit que ce taux est équivaut à « 7 millions de citoyens», ce qui est loin d'être négligeable. D'après lui, les élections législatives de samedi dernier « ont permis à l'élite qui représentera le peuple d'émerger». Ce rendez-vous électoral s'inscrit, poursuit-il, «dans la continuité du mouvement du Hirak du 22 février 2019». Abdelaziz Medjahed est intimement convaincu que l'instauration de cette nouvelle APN est «un début de concrétisation des revendications portées par la dynamique populaire du Hirak.» M. Z.