Au cours de la session de lundi dernier de l�Assembl�e populaire de la wilaya de Boumerd�s, les observateurs pr�sents ont d�plor� la violation par cette institution de la notion d��quit�. Comment est-ce arriv� ? A la fin des travaux de cette journ�e, le wali de Boumerd�s, Brahim Merad, a fait des r�v�lations fracassantes, mettant gravement en cause cinq cadres sup�rieurs de l�Etat exer�ant dans cette r�gion. Quatre d�entre eux sont d�sign�s par d�cret pr�sidentiel et sont, rappelonsle, toujours en poste. Cette accusation porte sur l��laboration de deux arr�t�s de distraction de 30 ha de terres agricoles revers�es aux services des Domaines. Ces terres sont localis�es dans la commune de Ouled Moussa. A la fin de l�allocution du chef de l�ex�cutif, les �lus de l�APW ont applaudi de mani�re intempestive ses propos, soutenant ainsi l�accusation sans la r�serve d�usage lorsqu�il s�agit d�un conflit entre de hauts responsables d�institutions r�gionales. Faut-il rappeler que seule la justice est habilit�e � �tablir la culpabilit� p�nale de tout justiciable ? Le wali, chef de l�ex�cutif, repr�sentant de l�Etat et du gouvernement, �tait dans son droit de d�noncer l��laboration des deux arr�t�s de distraction des 30 ha qu�il consid�re d�ailleurs comme ill�gale. Il peut �galement se constituer dans ce dossier partie civile. Le code de wilaya lui accorde ce droit. Les �lus, qui avaient �cout� le chef de l�ex�cutif, avaient � cet instant la possibilit� d�ouvrir le d�bat sur ce grave probl�me qui a mis en �moi les citoyens de la wilaya. De plus, cl�turant son intervention devant l�Assembl�e, le wali a lev� les mains vers le ciel, d�plorant son impuissance � lutter contre des ph�nom�nes et des responsables tapis dans divers rouages d�institutions locales qui agissent en marge de la loi et qui mettent en danger le d�veloppement de la wilaya de Boumerd�s. Effectivement, la lourdeur du dossier des fameux arr�t�s devait susciter la curiosit� de plus d�un repr�sentant du peuple, pour la simple raison qu�ils sont mandat�s par leurs �lecteurs pour prot�ger les biens de la collectivit� et d�fendre les seuls et uniques int�r�ts de la population. Les membres de cette auguste Assembl�e auraient pu exiger � l�occasion des explications des hauts responsables incrimin�s lesquels voient leur carri�re mise en cause et leur honneur et celui de leur famille malmen�s publiquement. Le code de wilaya (article 57) attribue, par ailleurs, � nos repr�sentants la latitude d�instituer une commission d�enqu�te pour d�couvrir la v�rit� sur cette affaire et tant d�autres. L�aveu d�impuissance du wali en �tait l�opportunit�. Ce n�est pas, en outre, des dossiers de passation de march�s douteuse, de corruption, de mauvaise gestion, de commerce informel, d�accaparements ill�gaux de terrains et de constructions illicites mettant en cause d�autres �lus et des fonctionnaires qui manquent dans cette wilaya. Ce que pense � ce propos le citoyen lambda est �difiant. A la fin de l�intervention du chef de l�ex�cutif sur cet �pineux dossier, les repr�sentants populaires au niveau de la wilaya ont fait un choix. Ils ont occult� leur mission de contr�le. Pis, ils ont soutenu sans pr�alable et de mani�re impulsive, que d�aucuns estiment intempestive, une seule partie du conflit, le wali en l�occurrence. Ces �lus qui viennent de partis politiques (FLN, RND, MSP, FFS et PT) politiquement divergents sont suppos�s �tre des hommes politiques avis�s. Certains d�entre eux assument de hautes fonctions organiques au sein de leur formation politique. De plus, l�arme politique d�un �lu est de man�uvrer particuli�rement dans les institutions. La man�uvre politique, instrument d�mocratique par essence, conf�re � son auteur le moyen de faire avancer ses id�es et �largir la sph�re de son pouvoir. Par leur d�marche exclusive, les �lus de l�APW de Boumerd�s �en d�cidant de n��couter que l�accusation avant de rendre leur verdict� entament le capital sympathie des autres responsables de la wilaya et des commis de l�Etat qui, d�sormais, se m�fieront d�un groupe politique qui les l�chera au moindre signe venant de l�administration. Un adage dit que la plus belle femme ne peut donner que ce qu�elle a. C�est le cas de le dire dans cette affaire.