Dans la course engagée pour trouver des solutions à la grande tension sur l'oxygène médical, plusieurs pistes sont envisagées à l'image de l'acquisition massive de concentrateurs mais également de stations de production. Le Premier ministre annonçait jeudi que l'Algérie avait passé commande, pour l'acquisition de dix unités de production d'oxygène d'une capacité de 20 000 et 40 000 litres à répartir sur les grands établissements hospitaliers. Pourquoi cette alternative n'a pas été envisagée plus tôt ? Peut-on imaginer que des hôpitaux puissent avoir leurs propres unités de production ? Nawal Imès - Alger (Le Soir) - La grande tension sur l'oxygène médical a mis à nu toutes les difficultés du système de santé à faire face à une situation de crise. Résultat : une grande anarchie et des situations dramatiques. Quelles solutions envisager ? Réagissant ce jeudi, le Premier ministre a évoqué l'importation de concentrateurs mais également des unités de production d'oxygène médical. Les grands hôpitaux peuvent-ils être dotés d'unités de production les rendant quasiment autonomes ? «Difficile», répondent des spécialistes. Sollicité, un responsable au niveau de l'entreprise de production d'oxygène Calgaz explique que « c'est une technologie très compliquée qui nécessite au minimum trois à quatre années pour être mise en fonction. C'est une grosse industrie, cela paraît très simple d'en fabriquer mais en réalité, c'est tout un processus d'analyse de séparation des gaz. C'est une technologie de pointe soumise à une très lourde réglementation pour parler d'une unité de production au niveau d'un hôpital, c'est quasi impossible». Ajoutant que «les concentrateurs d'oxygène par contre sont des petits équipements qui soulagent les structures de santé surtout pour les cas pas très graves. C'est une solution d'appoint pour soulager la pression sur les hôpitaux». Pour sa part, le coordinateur national de la Coordination nationale des travailleurs de la santé estime que les fortes perturbations enregistrées actuellement sont dues au fait que le système de santé n'était pas préparé à cette situation et que jamais la demande sur l'oxygène médical n'avait atteint les niveaux actuels. Il explique que le système d'approvisionnement des cuves ou par bouteilles d'oxygène présente plusieurs lacunes dont la capacité de ces cuves et les difficultés liées à l'approvisionnement. Depuis le début de la crise, tout le monde s'accorde en effet à dire qu'il ne s'agit pas de problèmes de production mais de gestion, notamment celui des rotations que doivent effectuer les camions-citernes pour approvisionner les structures de santé. N. I.