Il ne faut pas remonter à l'Antiquité pour rappeler au souvenir des malheurs des Arabes, la signature des accords de Camp David. C'était le 17 septembre 1978, il y a 43 ans de cette «trahison» dont l'auteur est l'égyptien Anouar Sadate. L'onde de choc fut à la hauteur du rejet d'un Etat usurpateur des terres de la Palestine. C'est, cavalier seul, et dans le plus grand secret, que Sadate allait pactiser avec l'ennemi, et poussera le bouchon jusqu'à faire un discours à la Knesset. Belle manière d'enterrer la «solidarité» arabe, hissée au rang du sacré. Très vite, un Front du refus contre cette initiative capitularde voit le jour. L'initiative réunit cinq chefs d'Etat et non des moindres, dont, en pole position, Houari Boumediène. En vain, puisqu'en mars 1979, une paix séparée égypto-israélienne est signée, Sadate fait de l'Egypte le premier pays arabe à reconnaître l'Etat d'Israël. Colère des «conjurés» qui s'activeront pour saborder les «Accords de la honte». À tirer le diable par la queue, tous mourront de mort violente ou d'une mystérieuse maladie. Yasser Arafat, signataire des Accords d'Oslo, n'y échappera pas de même que son vis-à-vis, le Premier ministre israélien, Yitzhak Rabin qui, lui, sera assassiné en 1995. Tous seront victimes d'une paix que tout le monde peine à définir sans porter préjudice aux droits fondamentaux des Palestiniens, lesquels sont poussés, aujourd'hui, dans leurs derniers retranchements s'agissant du statut d'El Qods occupée. Le bilan de cette lutte contre la politique du fait accompli de l'Etat colonial israélien peut-il tempérer les ardeurs guerrières, vu le saccage méthodique de la Syrie, de l'Irak, du Yémen, de la Libye et les menaces sur l'Algérie ? Les fantômes de Saddam Hussein, Maâmar Kadhafi, Arafat, Boumediène mais aussi, le loup blanc, Sadate, ainsi que Yitzhak Rabin, hanteront pour toujours cette région du Moyen-Orient vouée à une instabilité perpétuelle. Sous l'égide des Etats-Unis, les accords d'Abraham accentuent l'isolement des Palestiniens. Les nouveaux «sujets» de l'Etat d'Israël ont pour noms, Emirats arabes unis, Bahreïn, la monarchie marocaine. Sans défaitisme, il faut admettre les avancées régulières de l'un qui n'a d'égal que l'aplaventrisme des autres. Pour preuve, l'Etat d'Israël vient de conquérir un siège «d'observateur» à l'Union africaine (UA), façon de dire : maintenant à nous l'Afrique. Cela n'est possible qu'avec des membres corrompus de l'UE, sans conscience de lutte. Ramtane Lamamra sur les pas de Boumediène ? Un gros challenge qui met en jeu la crédibilité des pays qui s'engagent à chasser l'Etat d'Israël de l'organisation continentale. Quelles chances de réussite pour le «Front du refus acte II» ? Aux dernières nouvelles, le prochain Conseil exécutif de l'Union africaine (UA) statuera sur les réserves exprimées par 17 Etats membres ayant rejeté l'adhésion de l'Etat d'Israël sur les 55. Moussa Faki qu'avez-vous à dire pour votre défense ? Madame, monsieur, l'heure est grave. Brahim Taouchichet