La campagne de vaccination du personnel du secteur de l'éducation nationale démarre mal. Les syndicats du secteur pointent du doigt la période des vacances qui n'est pas encore terminée et l'absence certaine de médiatisation de cette opération. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Tout le personnel du secteur de l'éducation nationale doit être vacciné contre la Covid-19 avant la rentrée scolaire de l'année 2021/2022, prévue le 21 septembre prochain. L'opération qui concerne plus de 800 000 fonctionnaires, a été lancée dimanche 22 août. Pour ce faire, 1 433 unités de dépistage et de suivi (UDS) des établissements scolaires, 41 services de médecine du travail et 16 centres médico-sociaux ont été mobilisés. Au deuxième jour de son lancement, cette opération ne semble pas avoir suscité l'engouement auprès des concernés. «Dans certaines wilayas, personne ne s'est présenté dans les unités de dépistage et de suivi depuis le début de la vaccination au profit des travailleurs du secteur de l'éducation nationale», confie le président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Boualem Amoura met ce manque d'engouement sur le compte des vacances. «Les établissements scolaires sont fermés et les enseignants et autres travailleurs du secteur sont toujours en vacances et ne prévoient pas d'aller se faire vacciner. D'autres n'ont même pas eu écho de cette information, sans oublier ceux qui sont réticents et refusent de se faire vacciner», tente-t-il d'expliquer. Selon lui, il faut attendre la fin des vacances, soit le 1er septembre, pour que cette campagne démarre sérieusement. Soulignant qu'il n'y a pas d'UDS dans tous les établissements scolaires, il relève que ces centres de vaccination demeurent assez éloignés de la majorité des travailleurs du secteur. Ces derniers s'abstiennent de faire l'effort de se déplacer jusqu'à ces UDS. «Pourquoi la vaccination anti-Covid-19 ne se déroule-t-elle pas dans les établissements scolaires afin de rapprocher cet acte médical des concernés ?», interpelle le président du Satef. Le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) déplore, quant à lui, l'absence criante de la médiatisation et de la vulgarisation de cette campagne de vaccination auprès des professionnels du secteur de l'éducation nationale. «Il y a un manque flagrant d'information au point où le personnel du secteur ne sait pas où aller pour se faire vacciner. Pourquoi cette campagne de vaccination n'a pas été médiatisée alors qu'il y va de la vie des gens ?» s'interroge le coordinateur du Snapest, Meziane Meriane. Une situation qu'il incombe à sa tutelle mais aussi au ministère de la Santé. «La responsabilité est partagée. C'est aux services sanitaires qui mènent cette opération et au ministère de l'Education nationale qui a mis à leur disposition les unités de dépistage et de suivi (UDS) des établissements scolaires, d'informer le personnel ciblé», dit-il. Faute de médiatisation de cette campagne de vaccination au profit du personnel de l'éducation nationale, il fait remarquer que cette opération risque de connaître un sérieux retard. «On aurait aimé commencer la vaccination du personnel du secteur depuis longtemps afin d'être dans les délais pour la seconde dose du vaccin, avant la rentrée scolaire», ajoute-t-il. Pour le coordinateur du Snapest, l'absence de médiatisation cache le fait qu'il y un manque de doses de vaccin à toute cette opération. «Maintenant s'il n'y pas suffisamment de doses pour la vaccination, il faut échelonner l'opération au fur et à mesure et mettre en place un calendrier de vaccination pour chaque wilaya, chaque palier d'enseignement ou chaque établissement», suggère-t-il. Et d'ajouter : «L'heure est grave. Nous sommes en guerre contre un virus très virulent qui aujourd'hui, touche même les enfants. Il faut prendre les choses au sérieux et la meilleure façon de faire face à cette crise sanitaire est de s'organiser pour mieux affronter la situation». Ry. N.