C'est une lourde opération qu'il faut réaliser en un temps record. Avant la rentrée scolaire, il faudra vacciner pas moins de 840 000 membres du personnel de l'éducation nationale. Présidant, le 8 août dernier, la réunion périodique du Conseil des ministres, le chef de l'Etat avait indiqué que la prochaine rentrée scolaire, entre autres rentrées sociales des corps de l'éducation, l'enseignement supérieur et la formation professionnelle, était "tributaire de la vaccination de tous". Une réponse apportée au débat naissant sur la nécessité de retarder la rentrée des classes ou de la maintenir à sa date fixée initialement au 7 septembre. Un report finalement acté, mercredi dernier, par le ministère de l'Education nationale qui a annoncé un changement de la date de la rentrée scolaire, précisant que le personnel administratif et les fonctionnaires rejoindront leurs postes le 1er septembre, tandis que les enseignants reprendront le mardi 7 septembre, suivis, deux semaines plus tard, des élèves. Un ajournement dans le calendrier pour permettre aux personnels administratif et pédagogique de se faire vacciner contre la Covid-19 comme cela a été préconisé par tous les acteurs du secteur de l'éducation. À ce propos, Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), avait suggéré, dans une déclaration à la presse, de reporter la rentrée scolaire d'au moins 15 jours pour s'assurer que le personnel du secteur reçoive deux doses du vaccin contre la Covid-19. Une campagne qui a débuté, dimanche dernier, sur l'ensemble du territoire national, devant concerner plus de 840 000 fonctionnaires de l'éducation, et pour laquelle, 1 433 Unités de dépistage et de suivi (UDS) des établissements scolaires, 41 services de médecine du travail et 16 centres médico-sociaux ont été mobilisés. Cette démarche est devenue, au fil des hausses de contamination causées par la variant Delta, une condition sine qua non pour assurer une rentrée moins hasardeuse qu'elle ne pourrait l'être. En effet, et dès la fin juillet, le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed, avait plaidé pour une opération de vaccination de tous les fonctionnaires des Directions de l'éducation et à sa généralisation aux enseignants et employés dans les établissements scolaires. Il avait expliqué, lors d'une réunion tenue le 29 juillet dernier en visioconférence avec les directeurs de l'éducation des wilayas du pays, que "la vaccination des enseignants, fonctionnaires et employés du secteur de l'éducation nationale est un facteur essentiel pour une rentrée scolaire sécurisée à la date fixée". Un souhait qui ne sera que partiellement exaucé, puisque ladite rentrée a été reportée au 21 septembre prochain. Les mêmes préoccupations sont d'actualité du côté des partenaires sociaux qui ont également assujetti cette rentrée scolaire à une campagne de vaccination des personnels de l'éducation nationale, répondant ainsi à un appel de leur tutelle. Rappelons que Belabed les avait appelés à contribuer à la campagne de vaccination au profit du personnel du secteur, afin de garantir une rentrée et une année scolaires sécurisées. Outre le corps pédagogique et administratif, certaines voix se sont élevées pour demander que les élèves soient également vaccinés. Une éventualité évoquée par le ministre de la Santé qui avait déclaré aux médias, au sujet des spécificités du variant indien, qu'"aujourd'hui, on doit vacciner même les moins de 18 ans". Si la vaccination du personnel éducatif a bel et bien commencé, celle des élèves n'est pas encore à l'ordre du jour, puisqu'aucune autorisation allant dans ce sens n'a été accordée.