Au moins 16 personnes ont été tuées dans une attaque contre un village près de la ville de Jos, dans le centre du Nigeria, une région touchée par de récents heurts ethniques, ont indiqué les autorités. Jos, dans l'Etat du Plateau, situé sur une ligne qui distingue le nord du Nigeria majoritairement musulman du sud principalement chrétien, est en proie depuis des années à des violences ethniques et religieuses. Les assaillants ont attaqué le village de Yelwa Zangam mardi soir, tuant des habitants et détruisant des maisons, a indiqué le bureau du gouverneur de l'Etat dans un communiqué, sans donner de bilan. Un responsable de l'hôpital de Plateau a, de son côté, indiqué qu'au moins 16 corps de personnes tuées dans l'attaque étaient à la morgue. Un porte-parole de la police a confirmé l'attaque mais n'était pas en mesure de fournir le nombre de victimes. Suspects arrêtés Le gouverneur de l'Etat Simon Bako Lalong a condamné l'attaque en la qualifiant d'«acte barbare» et a indiqué que 10 suspects avaient été arrêtés. Dans un communiqué, il précise qu'un pont menant au village a été préalablement détruit par les assaillants pour empêcher les forces de sécurité d'atteindre la zone lors de l'attaque. Les tensions sont fortes dans l'Etat du Plateau depuis la mort, ce mois-ci, d'au moins 23 personnes dans l'attaque d'un convoi de pèlerins musulmans par une milice chrétienne. La police a accusé de jeunes Irigwe, ethnie majoritairement chrétienne, d'avoir attaqué ce convoi de cinq bus avec des pèlerins musulmans à bord, qui revenaient de l'Etat voisin de Bauchi où ils avaient célébré le Nouvel An islamique. Un représentant des Irigwe a rejeté toute responsabilité dans cette attaque. Ces tensions dans le centre du Nigeria ne représentent qu'un des nombreux défis sécuritaires auxquels est confronté le pays le plus peuplé d'Afrique. Les forces de sécurité luttent par ailleurs depuis 12 ans contre des violences terroristes dans le nord-est du pays, contre des gangs de kidnappeurs dans le nord-ouest et des velléités séparatistes dans le sud-est. On apprend par ailleurs la reddition massive de combattants de Boko Haram, depuis plusieurs mois battus sur leur terrain par des groupes rivaux de l'Etat islamique qui sauveraient ainsi plutôt leur peau. L'armée nigériane se félicite de cette reddition. APS