La vaccination contre le Covid-19 en officine a officiellement débuté mercredi dernier, mais elle n'a commencé à être réellement effective qu'à partir d'hier, au sein de plusieurs pharmacies, préalablement inscrites pour lancer des opérations de vaccination. L'action d'étendre cette campagne dans l'enceinte des pharmacies a pour but de renforcer le programme de vaccination national contre le nouveau coronavirus. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - La vaccination des citoyens dans l'enceinte des pharmacies a démarré timidement mercredi dernier. Les professionnels du secteur expliquent que l'approvisionnement des officines en matériel nécessaire s'est fait durant la même semaine. De nombreux gérants de pharmacies ont, par conséquent, décidé de commencer à administrer les vaccins contre le Covid-19 hier. Selon des pharmaciens contactés, l'adhésion des clients diffère d'une officine à une autre. «Depuis le début de l'opération, nous avons vacciné près de cinq personnes», a indiqué un pharmacien assistant, installé à Ben Aknoun. «Je pense que les citoyens seront plus réceptifs dans quelques jours», précise-t-il. En ce qui concerne les conditions préalables à ce processus, ce dernier relève qu'il y a un protocole bien défini à suivre, évidemment. «Nous avons bénéficié d'une formation spécialisée pour l'opération, comme tous mes confrères d'ailleurs», a-t-il indiqué, en encourageant les citoyens à ne pas hésiter à se faire vacciner dans une pharmacie. Le ministère de la Santé a organisé, la semaine dernière, une session de formation spécialisée sur l'opération de vaccination contre le nouveau coronavirus au profit des pharmaciens d'officine. Les professionnels du secteur s'attendent à voir le nombre de pharmacies engagées dans ce programme augmenter dans les prochaines semaines. Messaoud Belambri, président du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo), a indiqué que lors de cette première phase, on a recensé plus de 700 inscrits. «Il s'agit de pharmaciens et de pharmaciens assistants ayant bénéficié de la formation et reçu une attestation de qualification», a-t-il souligné. Pour rassurer davantage sur la sécurité de la vaccination dans les officines, il rappelle que «l'équipement approprié a été livré à toutes les pharmacies concernées», ajoute-t-il, notamment les kits d'urgence au cas où un patient développerait un effet indésirable suite à l'inoculation d'une dose vaccinale. Pour Messaoud Belambri, les pharmacies constituent des lieux de proximité pour la prise en charge sanitaire des patients, peu importe l'endroit où ils résident. Le président du Snapo a, dans ce contexte, témoigné que les patients ont eu un retour plutôt positif par rapport à cette nouvelle disposition, même si, pour le moment, l'afflux des citoyens vers les officines reste plus ou moins important. Cela dit, le Snapo, ainsi que les parties concernées tablent sur l'augmentation des pharmaciens candidats dans le cadre de cette opération. Messaoud Belambri tient à faire remarquer que le nombre de contaminations a dissuadé de nombreuses personnes de se faire vacciner, ce qui est mauvais signe, selon lui. «C'est pourquoi nous avons l'intention de renforcer nos capacités à accélérer la cadence de vaccination, et à sensibiliser le plus de clients à passer cette étape», a-t-il insisté. Les pharmacies serviront de relais, dit-il, «pour toucher le plus de citoyens». Loin de cet optimisme affiché, certains pharmaciens se disent sceptiques quant à vacciner les clients au sein de leurs officines. D'aucuns justifient leurs réserves par le fait qu'ils ont de tout temps été marginalisés, et qu'ils seront une nouvelle fois confrontés à certains problèmes d'ordre administratif. Tandis que d'autres avouent simplement ne pas être sûrs d'assumer «une telle responsabilité». Interpellé sur leur cas, Messaoud Belambri soutient que cette opération n'est pas différente de celle du vaccin contre une grippe normale. «Chose que tous les pharmaciens font d'habitude sans problème», a-t-il signalé. Il estime que c'est justement l'occasion pour les pharmaciens de démontrer, une fois encore, qu'ils ont toute leur place dans la riposte au Covid-19. En sachant que depuis le début, les professionnels de ce secteur ont été en première ligne dans la lutte contre le virus. Messaoud Belambri encourage, en ce sens, les pharmaciens à adhérer à cette opération afin d'inciter, à leur tour, la population à se faire vacciner. Selon plusieurs témoignages, bien que le début de cette opération soit timide, beaucoup d'indicateurs prédisent un grand engouement des citoyens dans les prochains jours. M. Z.