Les prix de certaines denrées alimentaires de large consommation ont fortement augmenté ces derniers mois avec un rebond enregistré au mois d'août. Ces augmentations ont eu un impact négatif sur le pouvoir d'achat des Algériens au plus bas niveau. Pour Ali Daoudi, enseignant et chercheur à l'Ecole d'agronomie d'Alger, il s'agit de la plus forte augmentation depuis 2011 en faisant le lien entre la crise sanitaire et la fragilité du système alimentaire. Invité par la rédaction de la Chaîne 3 pour s'exprimer sur la question, l'agroéconomiste Ali Daoudi estime qu'il y a de multiples raisons pour ces hausses dont la première serait «l'augmentation de la demande suite à la reprise économique mondiale, stagnée depuis le début de la crise sanitaire, notamment en Chine, en Europe et aux Etats-Unis». Il précise que parmi les conséquences de la crise sanitaire, il y a eu une perturbation du commerce mondial avec une perturbation des chaînes logistiques (arrêt du fret aérien et ralentissement du fret maritime). Du blé en passant par le maïs, tout a augmenté et avec la crise sanitaire, les perturbations dans les récoltes et la dégringolade des échanges commerciaux tout au long de l'an 2020 ont fait que les cours de nombreux produits alimentaires, à l'exemple du blé et de la poudre de lait, ont fortement progressé. Citant l'exemple du blé, M. Daoudi évoquera les fortes sécheresses, qui ont vu ses volumes récoltés chuter, ce qui a provoqué une augmentation des prix. «Le prix de la tonne a atteint le cours de 250 dollars durant les neuf premier mois de 2021, soit une hausse de 35% par rapport à l'année précédente», a-t-il expliqué. Cette flambée dans le prix des produits sur le marché mondial ne sera pas sans conséquences sur leur coût de revient sur le marché national, et c'est ce qui explique d'ailleurs, «la flambée des prix des produits qui sont issus de la transformation de la matière première importée». L'invité citera comme raison de l'augmentation des prix des produits alimentaires, l'inflation et l'augmentation des prix de l'énergie sans oublier «les conditions climatiques exceptionnelles connues sur la majorité des continents et qui ont causé, une flambée des prix des céréales». Cependant, l'invité de la rédaction n'omettra pas de signaler que les augmentations ont touché également les produits agricoles frais, produits localement. Selon lui, «l'impact de la tendance haussière des prix des intrants de la matière première sur le marché mondial va les impacter aussi» et au final, «nous allons faire face donc à une augmentation des coûts de production des biens alimentaires transformés par l'industrie agroalimentaire et des produits agricoles produits par le secteur agricole.» L'agroéconomiste reviendra sur l'importance du développement du secteur agricole, qui suscite beaucoup d'espoir pour une relance de l'économie, notamment l'industrie agroalimentaire. Ilhem Tir