Le Pr Réda Didjik chef de service d'immunologie médicale au CHU de Beni Messous a assuré hier que la tendance baissière des cas de contamination de la Covid-19 se confirme et que la vaccination reste l'unique moyen de prévention pour revenir à la vie normale. Il rassure sur l'efficacité des vaccins utilisés, sans oublier les gestes barrières. «Nous sommes actuellement en pleine décrue, soit à la fin de cette troisième vague, les indicateurs sont au vert et qu'il est temps de profiter de cette situation pour mieux s'organiser et laisser un peu le citoyen respirer pour reprendre cette rentrée sociale», a -t-il soutenu. Invité à la rédaction de la chaîne 3 de la Radio nationale, le Pr Didjik a souligné qu'il faut continuer à respecter le protocole sanitaire pour pouvoir éviter une éventuelle recrudescence. Cela conduit à évoquer une 4e vague, mais pour l'immunologue «aucun spécialiste dans le monde ne peut prédire l'arrivée d'une 4e vague bien qu'on ne soit pas à l'abri d'une 4e ou d'une 5e», l'essentiel pour l'invité, c'est de s'organiser et faire face». Pour revenir à ce qui avait caractérisé la 3e vague du virus et son variant Delta, qui est toujours en circulation, le Pr Didjik précisera que «le variant Delta est connu par sa grande contagiosité : il se transmet rapidement avec une période d'incubation entre 2 et 3 jours et c'est pour cela qu'il est devenu prédominant». Cependant, les risques pour d'autres mutations sont toujours prévisibles «ces vagues de virus arriveront quel que soit le comportement du citoyen et ce dernier aggrave ces vagues», a-t-il précisé avant d'ajouter «pour cela, il faut avoir des indicateurs épidémiologiques vrais et solides qui permettront de réagir rapidement». L'occasion a été propice pour le professeur d'aborder la question de la vaccination «seul moyen pour contrôler l'épidémie du coronavirus». Grâce au vaccin, les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne, où il y a eu une recrudescence inquiétante des nouveaux cas accélérés par le variant Delta, ces deux pays n'ont pas eu beaucoup de malades graves à hospitaliser ou à placer en réanimation, et beaucoup moins de décès. «Tous les vaccins qui existent sont efficaces», a-t-il insisté et d'expliquer «il faut savoir que la vaccination empêche les formes graves de la maladie». Pour ce qui est de l'obligation, l'immunologue se dit non favorable à l'obligation car «la vaccination doit rester un acte volontaire». Interrogé sur la question qui fait débat actuellement, celle de la vaccination des enfants, le Pr Réda Didjik, estime que, même s'il est «compliqué d'accepter cela sur le plan éthique», vu que c'est une vaccination «altruiste», la question mérite bien d'être étudiée d'autant que les enfants demeurent des vecteurs de transmission. «On ne vaccine pas pour l'intérêt de l'enfant, mais pour l'intérêt collectif», explique-t-il, ajoutant que ceci est une nécessité absolue et qu'il serait bénéfique de les vacciner. Quant à la possibilité d'interchangeabilité des vaccins, vu la rareté, voire l'inexistence de la deuxième dose de certains protocoles, Rédha Didjik souligne que cela est tout à fait possible. C'est également la même chose pour refaire un protocole du début en se faisant vacciner une nouvelle fois par un autre type de vaccin. «Le rappel du Sputnik dure deux ou trois semaines, si on les dépasse, on n'est plus sur un rappel» explique-t-il. Ilhem Tir