L'impatience des Tunisiens quant à voir l'avenir du pays s'éclaircir est un terreau béni pour les opposants au président Kaïd Saïed, capables de mobiliser. À Tunis, des manifestants ont tenu un meeting de protestation, samedi 18 septembre contre le président Kaïs Saïed. Le 25 juillet dernier, jour de célébration du 64e anniversaire de la proclamation de la République de Tunisie, Kaïs Saïed a annoncé une foule de décisions que la plupart ont qualifié «d'historiques». Tard dans la soirée, le président tunisien a limogé le chef du gouvernement, Hichem Mechichi et gelé le Parlement pour une période de 30 jours, avec une levée de l'immunité pour les députés, et pris également la tête du ministère public. Depuis, ces mesures «d'exception» ont été reconduites. Les Tunisiens ont salué largement ces mesures du président à travers des scènes de liesse un peu partout dans le pays. Aujourd'hui, certains commencent à s'impatienter. Selon la presse tunisienne, plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés cette journée de samedi devant le théâtre municipal, situé au niveau de l'avenue Habib-Bourguiba, en plein cœur de la capitale Tunis, pour réclamer plus de liberté. En face de ce rassemblement, des pro-Kaïs Saïed se sont regroupés pour apporter leur soutien aux décisions prises par le président. Très vite, les forces de l'ordre sont intervenues pour séparer les deux camps. La situation politique en Tunisie demeure fragile. Plusieurs voix se sont élevées à l'international pour demander la formation rapide d'un nouveau gouvernement. Dernier en date, Josep Borrell, le haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère, est allé dans le même sens lors d'une visite à Tunis. R. I.