Les représentants de quatorze partis sont sortis, hier dimanche, déçus de leur rencontre de près de cinq heures, avec des cadres de l'Autorité nationale indépendante des élections, puisque ces derniers leur ont clairement signifié que leur mission se limitait à l'application du code électoral et qu'il était «impossible» de toucher aux dispositions qui «fâchent», objet de la requête de ces partis. Des préoccupations qui, faute d'être satisfaites, risquent de compromettre sérieusement la participation de nombre d'entre ces partis aux élections locales anticipées du 27 novembre prochain. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Ils sont nombreux les partis à avoir des préoccupations toutes inhérentes à l'opération de collecte des parrainages d'électeurs, qu'exige la loi portant code électoral, récemment amendée dans le sillage d'une ordonnance présidentielle en prévision de ce scrutin portant renouvellement des Assemblées populaires communales et de wilaya, prévu le 27 novembre prochain. Une opération qui semble constituer un sérieux handicap pour les partis, y compris les plus anciens d'entre eux et les plus rodés aux rendez-vous électoraux comme le Mouvement de la société pour la paix. Ce qui a poussé nombre de ces partis à songer à des alliances électorales à l'effet de contourner cette contrainte des parrainages. D'où, donc, ce conclave d'hier dimanche à l'effet de solliciter de Mohamed Charfi des «mesures urgentes» afin, écrivaient-ils dans leur requête, de «baliser le terrain à une participation effective des partis et des listes indépendantes aux élections locales, qui interviennent dans un contexte sanitaire instable et une conjoncture politique où le phénomène de l'abstention prend de l'ampleur». Une requête signée par outre donc, le MSP, Jil Jadid, Talaie El Hourriyet, le mouvement El Binaa, le FJD, le Front El Moustakbal, le FMN (Front de la militance nationale), et le FNA (Front national algérien). Car, comme l'avouait, hier dimanche, le chargé à la communication au sein de Jil Jadid, l'exigence de 800 000 parrainages d'électeurs pour un parti pour pouvoir participer au niveau de l'ensemble des communes du pays est «insurmontable, surtout en cette conjoncture politique marquée du sceau d'un désintérêt manifeste des citoyens à l'égard de la chose politique, et partant, de la chose électorale». «Le comble, ajoute encore Habib Brahmia, est qu'on a mis au même niveau, partis et listes indépendantes». D'où, soutient notre interlocuteur, la nécessité «de tisser des alliances électorales comme celle sur laquelle s'attelle Jil Jadid avec Talaie el Hourriyet et Fadjr el Djadid». «Les pourparlers sont toujours en cours entre nous», déclare à ce sujet le cadre dirigeant du parti que préside Soufiane Djilali, mettant le doigt sur les «modalités» de ce genre d'alliances électorales dans la perspective des futures échéances électorales, prévues dans cinq ans avec, notamment, relève-t-il, «l'exigence d'un seuil en termes de voix exprimées, obtenues par chaque parti en vue de pouvoir y prendre part. Un détail en sus de bien d'autres que le représentant de Jil Jadid devait mettre sur la table des discussions, hier dimanche, à l'occasion de cette rencontre avec le président de l'Anie. Et, entre autres propositions, celle proposée par le Front pour la justice et le développement portant, comme le souligne le vice-président du parti, Lakhdar Benkhellaf, «exemption de la condition de réunir 800 000 signataires d'électeurs pour pouvoir élaborer des listes dans l'ensemble des communes du pays, les partis ayant collecté les signatures lors des dernières législatives ou du moins ceux qui sont représentés au sein de l'Assemblée populaire nationale». Ou tout au moins, ramener ce seuil «illogique», comme le soutient Brahmia, à 25 000 parrainages au niveau d'un minimum de 25 wilayas, à raison d'un minimum de 300 signatures dans chaque wilaya, comme fut le cas lors des dernières élections législatives anticipées. Sauf que ce conclave de près de cinq heures s'est terminé en queue de poisson pour ces partis. Selon le représentant à cette réunion du Front de la militance nationale (FMN), les doléances exposées «n'ont pas été satisfaites» par les collaborateurs du président de l'Anie au motif, explique, Ouardi Belhouchet, que «leur mission se militait à contrôler les dispositions de la loi portant code électoral que l'on ne peut toucher». Ceci même si, ajoute notre interlocuteur, les membres de l'Anie ont promis de remettre ces doléances à Mohamed Charfi dont l'absence à cette réunion a été perçue par les représentants de ces partis, comme le souligne le cadre du FMN, comme un manque d'égard à l'endroit de la classe politique». M. K.