Après le niet du président de l'Autorité nationale indépendante des élections, nombre de partis politiques participant aux élections locales partielles du 27 novembre prochain s'en remettent au président de la République à l'effet de lever ce qu'ils qualifient «d'obstacles juridiques et procéduraux liés à ce tout prochain double scrutin local. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Dans une missive signée par quatorze chefs de partis, dont notamment le Mouvement de la société pour la paix, le Front el Moustakbal, le Mouvement el Binaa, Fadjr el-Jadid, Jil Jadid et autres, et remise mercredi dernier à la présidence de la République, il est clairement signifié «l'impossibilité de mettre en œuvre les dispositions transitoires contenues dans la loi portant régime électoral». Notamment, comme affirmait, hier mardi, Halim Benbaïbèche, cadre dirigeant de Fadjr el Djadid, l'article 317 qui exige des partis désirant participer à ces prochaines élections locales anticipées dans toutes les circonscriptions électorales (APC et APW) de collecter près de 1 500 000 parrainages d'électeurs. «Pour la seule wilaya d'Alger, il faudra collecter près de 45 000 signatures d'électeurs», affirme notre interlocuteur, qui évoque le «contexte national empreint d'un désintérêt manifeste des citoyens à la chose politique, et partant à celle électorale». «Beaucoup de citoyens, notamment les jeunes, ne veulent plus candidater, arguant de l'inutilité de la démarche lors des législatives anticipées de juin dernier qui se sont soldées par la victoire des partis de l'ex-allégeance». Autre doléance de ces partis, le «prolongement» des délais en ce qui concerne le dépôt des signatures et des dossiers de candidatures, avançant le fait que ces formulaires ont été remis aux partis avec un retard de près de quinze jours. Il y a également l'exigence de la dissolution des actuelles assemblées locales du fait, explique le cadre dirigeant de Fadjr el Djadid, que «beaucoup d'élus sont partants pour ces élections et font tout pour écarter les candidatures concurrentes». Benbaïbèche cite, enfin, la revendication exprimée par ces partis liée à «davantage d'éclaircissements» concernant l'article 184 de ladite loi électorale, qui exige du candidat, entre autres conditions, de «ne pas être connu de manière notoire pour avoir eu des liens avec l'argent douteux et les milieux de l'affairisme, et pour son influence directe ou indirecte sur le libre choix des électeurs ainsi que sur le bon déroulement des opérations électorales». Une disposition qui, pour rappel, avait déjà été contestée par ces partis lors des élections législatives anticipées du 12 juin écoulé, pour avoir été fatale à nombre de leurs cadres dont les dossiers de candidatures ont été rejetés. Le président de la République avait, d'ailleurs, invité, samedi dernier, lors du conclave ayant réuni le gouvernement et les walis, ces derniers à «plus de vigilance» pour débusquer les candidats ayant des liens avec l'argent douteux à l'occasion de ces élections locales anticipées, faisant partie dans la foulée, de pas moins de «750 membres de la îssaba» qui ont tenté de candidater au scrutin de juin dernier dont «500 sur des listes de deux partis». Ceci dit, et au cas où le chef de l'Etat ne donne pas de suite favorable à ces doléances, ces partis «devront faire avec les dispositions de la loi électorale», déclare le cadre dirigeant de Fadjr el Djadid avec les conséquences qui en découleront en termes de nombres des parrainages d'électeurs et de listes électorales que ces partis pourront présenter à l'Autorité nationale indépendante des élections d'ici le 7 octobre prochain, ultime délai pour ce faire. À noter que le président de l'Anie n'a pas donné une suite favorable à ces doléances lors de la réunion ayant regroupé ses proches collaborateurs et des représentants de ces partis, il y a quelques jours, Mohamed Charfi ayant invité tout ce beau monde à se conformer aux dispositions de la loi électorale que l'on ne peut toucher. M. K.