Le sélectionneur algérien fait l'actualité là où il passe. Normal pour quelqu'un qui dirige une équipe nationale en route vers un record d'invincibilité d'habitude conquis par les (seuls) grands du monde du football, des Européens et des Sud-Américains plus exactement. De passage à Paris où il a rendu visite à sa famille, Djamel Belmadi a été saisi au vol par la chaîne radio RMC à travers son émission-affiche « Rothen s'enflamme ». Un rendez-vous que le coach des Verts espérait, lui qui n'a pas apprécié les propos de l'ancien attaquant du PSG, Jérôme Rothen, tenus lors d'une précédente émission durant laquelle il a été question de l'attaquant Andy Delort. Rappelant l'essentiel de «l'affaire Delort», Belmadi a sèchement convenu qu'il s'agit là d'une «grosse stupidité où le culot (de Delort, ndlr) n'a pas de limite». Une blague tout simplement pour le driver algérien. «Donc nous, on va jouer sous 40°C au Niger, dans des conditions exécrables, on va se taper dans toute l'Afrique une campagne de qualifications qui est un peu un enfer, et quand tout est fait, quand tout est réglé, le monsieur revient comme une petite mariée : ''C'est bon, je suis dispo maintenant ?'' C'est doublement nous manquer de respect», a-t-il indiqué dans un ton où l'ironie est omniprésente. Il prendra pour témoin l'international qui était son pote au PSG, Nicolas Anelka qui soutiendra son acte de «libérer» Delort de ses obligations avec la sélection, dès lors que le néo-sociétaire de l'OGC Nice a fait le serment de se concurrencer à la rude concurrence au sein du club et pas au sein de l'EN algérienne qui l'a révélé sur le plan international. Il aurait dû dire qu'il mettait la sélection entre parenthèses, qu'il privilégie son club parce qu'il y a de la concurrence, et rajouter qu'il n'était pas le premier choix en équipe d'Algérie. Mais il me parle de la concurrence qu'il a à Nice. Donc il accepte la concurrence à Nice et il se bat, mais il ne l'accepte pas en équipe nationale d'Algérie. Il y a un non-sens total», convient Djamel Belmadi qui se tournera ensuite sur les propos de l'animateur de l'émission du même nom. Assurant qu'il mentirait s'il disait qu'il était «un grand fan de cette émission», Belmadi annoncera à son interviewer qu'il a accepté de parler durant «Rothen s'enflamme», après avoir entendu ce qui a été dit par rapport à cette affaire lors d'un précédent numéro. «Je ne vais pas dire que je donne un conseil, mais quand il s'agit d'un pays, il fait attention», notera Belmadi qui rappellera cette fois à l'animateur qu'il peut être «subversif comme tu le fais» et lui conseillera de rester dans le technique. «Moi, j'aime bien quand tu parles purement technique et football parce que t'as déjà été footballeur», relevait-il. Avant de signifier à l'ancien attaquant de l'AS Monaco que son propos dans cette histoire est malvenu. «Dès que tu sors un peu de ce truc, quand il s'agit du Championnat, ça ne m'intéresse pas. Andy Delort a démarré un tiers des matchs. La plupart du temps, je joue avec un seul attaquant. J'ai trois attaquants, donc ils ont approximativement le même temps de jeu. Quand tu dis, il nous a rendu service pour la CAN, je vais te dire, l'Algérie lui a rendu service (...). Parce que j'ai bien entendu ce que tu as dit. Il faut maîtriser les tenants et les aboutissants du dossier pour balancer. Il faut être très précis quand on veut parler d'une nation», assène Belmadi. Un entraîneur qui ne compte pas se faire marcher sur ses plates-bandes du moins tant qu'il est le maître actuel des destinées techniques de l'EN d'Algérie. M. B.