La non-convocation d'Andy Delort pour le dernier rassemblement de l'équipe nationale a fait couler beaucoup d'encre. Les portes de la sélection sont définitivement fermées pour le joueur, du moins pendant le règne de Djamel Belmadi. Tout le monde attendait donc la sortie de Djamel Belmadi en conférence de presse qui a précédé le match d'hier face au Niger afin de lever le voile sur cette affaire. D'autant qu'il s'agit de l'un des meilleurs attaquants de la Ligue 1 en France. Belmadi a révélé qu'il a eu une discussion houleuse avec Delort. "Delort m'a envoyé un message en me disant vouloir privilégier son club parce qu'il veut devenir titulaire. Il estime qu'il va devoir se battre avec Dolberg et Gouiri. Et que pour cela il doit mettre l'équipe nationale entre parenthèses, mais uniquement pendant un an. Donc, pas de CAN", a révélé le coach national. Et d'ajouter : "Je lui ai signalé que ce genre de chose ne se dit pas par messages. On a eu une discussion, c'était très houleux. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais c'est pour enlever tout doute quant à ma droiture. Après cette discussion houleuse, je l'ai blâmé, ainsi que son club, et j'ai parlé avec son directeur sportif qui m'a appelé. Je lui ai confirmé mes dires à Andy et sur l'éthique du club. Ils souhaiteraient, c'est clairement leur discours, que leurs joueurs africains n'aillent pas jouer la CAN. Tant que c'est oral, c'est leur droit, mais ce n'est peut-être pas éthique. C'est un manque de considération envers l'Afrique. Mais ils ont le droit de le dire. Après, on n'est pas obligé de l'accepter", a expliqué le sélectionneur national, qui a pointé du doigt également le club de l'OGC Nice, qui n'a pas tardé à réagir en se lavant les mains de ce qui est appelé depuis quelques jours "l'affaire Delort". C'est dans cette optique que le club français a démenti l'existence d'un document empêchant la présence de Delort lors de la CAN 2022 au Cameroun. "Ce serait illégal et n'aurait aucune valeur", explique le club. Pour sa part, Andy Delort (11 caps, 2 buts en sélection) a fourni des arguments par rapport à son désir de ne plus être rappelé en sélection en raison de ses engagements avec le GYM. "C'est le fruit d'une longue réflexion dont j'ai pu faire part à Djamel lors d'une discussion entre hommes. Je ne rentrerai pas dans les détails, car c'est une discussion que je souhaitais garder privée. Il y a beaucoup de paramètres qui entrent en compte : tout d'abord, et c'est très important, le rôle qui est le mien en sélection. À côté de cela, je vais avoir 30 ans dans deux jours et je suis à un moment charnière de ma carrière : je viens d'arriver dans un club où l'exigence et la concurrence sont beaucoup plus élevées. Je veux mettre toutes les chances de mon côté", a indiqué Delort dans les colonnes du journal L'Equipe. Le natif de Sète, en France, a poursuivi son argumentaire. "Je n'ai aucun commentaire à faire là-dessus. Simplement que la supposée clause dans mon contrat est une pure invention, tout comme le fait qu'une autre personne que moi dictait mes propres choix. J'espère simplement que mon choix sera compris. Les gens me connaissent, je suis quelqu'un d'entier et je donne toujours tout. Je pense que ce choix est important pour moi cette saison, mais je ne prends pas ma retraite internationale", a indiqué l'ancien attaquant de Montpellier, qui verra certainement les portes de la sélection définitivement fermées pour lui, du moins pendant le règne de Djamel Belmadi.