Le sujet du renforcement de la présence des femmes dans les instances de prise de décision a donné matière à débat lors de la conférence conjointe qui a eu lieu hier, entre le ministère des Affaires étrangères et le Bureau des Nations-Unies en Algérie, à l'hôtel El-Aurassi. La partie algérienne s'est engagée, dans ce sens, à faire de la femme et de la sécurité une de ses priorités, si l'Algérie devient membre du Conseil de sécurité de l'ONU. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Evoquant le 31 octobre 2000, date où le Conseil de sécurité des Nations-Unies adoptait la Résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra assure que 21 ans plus tard, l'Algérie reste attachée aux principes qui constituent les fondements de cette résolution. «L'Algérie a d'ailleurs présenté sa candidature afin d'intégrer le Conseil de sécurité de l'ONU en tant que membre non permanent de 2024 à 2025», a-t-il déclaré dans son allocution. Et d'ajouter que cette candidature est appuyée par l'Union africaine et la Ligue arabe. Ramtane Lamamra garantit que bien au-delà de cette résolution, « notre pays a toujours promu et mis en avant le rôle des femmes dans les domaines sécuritaire et de la paix et autres...». Sur la même lancée, il ne manquera pas de mettre en relief la grande et importante contribution des femmes algériennes, aussi bien pendant la guerre de Libération nationale que durant la décennie noire. «Ces luttes ont permis de poser des principes solides de la place de la femme en Algérie», a-t-il souligné. Il assure, par conséquent, que si l'Algérie venait à accéder à un poste sécuritaire à l'ONU, «elle ferait de la question liée à la femme, la paix et la sécurité sa grande priorité». La Résolution du 31 octobre 2000 reconnaît « l'impact des conflits armés sur les femmes et œuvre à la protection et la pleine participation de celles-ci aux accords de paix». Cette conférence a vu la participation de femmes députées et d'anciennes moudjahidate. Les séances débats ont traité de l'état d'avancement de la question de la présence de la femme dans les instances de décision, en Algérie et ailleurs. Le premier panel a estimé qu'aujourd'hui, des progrès notables ont été enregistrés dans ce domaine, notant, toutefois, que cette avancée reste « timide ». Les inégalités entre l'homme et la femme se creusent davantage dans les zones en conflit, où les conditions des femmes ne font que se détériorer. En ce sens que dans ces régions, l'accès à l'éducation par exemple est très difficile. Concernant l'Algérie, les membres du panel parlent de «progrès non négligeables particulièrement sur le plan de la législation à travers des textes de loi consacrant les droits des femmes et de l'enfant». Un atout majeur, selon les intervenantes, qui a permis à une grande partie d'Algériennes de gagner en indépendance, financièrement et socialement. M. Z.