Il faut croire que le résultat n'a pas dribblé autant que ça les pronostics. Messi, Ballon d'Or ? Ça en surprend quelques-uns, mais entre nous soit dit, ce n'est pas franchement une hérésie. Ses détracteurs soutiennent que même s'il remplit les critères pour obtenir cette distinction, son parcours de ces derniers mois n'est pas à proprement parler flamboyant au point de lui valoir le prix. Mais les règles sont les règles, c'est comme ça. Il y a un jury et c'est Messi qui a été jugé mériter le Ballon d'Or. Ça ne fera que son... septième ! Sur les réseaux sociaux, les plus virulents contestataires de cette attribution sont évidemment les supporters de Benzema, autrement dit « les nôtres ». Y'en a parmi nous qui, de dépit et un peu par culture, versent tout bonnement dans le complotisme en suspectant les votes truqués en faveur de Messi. Oui, ça c'est écrit sur les réseaux. ça se comprend ! C'est conforme et proportionnel au coup de cœur : si notre idole champion n'est pas récompensée, il y a forcément un lézard. Il ne peut pas en être autrement. Mais, on a tout pour se consoler. Si prestigieux que soit le Ballon d'Or, l'avoir raté n'enlève rien au talent immense de Benzema qui finira, tôt ou tard, par le conquérir, car tel est le but de celui qui a déclaré : «Depuis que je suis petit, je rêve de gagner le Ballon d'Or, c'est le rêve de tous les footballeurs.» Zizou l'a eu. Benzema finira par l'avoir, sauf... Benzema fait partie de ces personnalités entières auxquelles on voue soit une profonde sympathie, soit une irréductible défiance. Rien au milieu. Il ne laisse pas indifférent. En tant que joueur, il est excellent, sa carrière le prouve. Le fait qu'en dépit de toutes les suspicions et même d'une sorte de rejet, il fut rappelé en équipe de France, est un aveu de sa position problématique tout autant que de son rôle indispensable. Benzema est de ces personnes qu'abhorre un Eric Zemmour car, fruit mêlé de l'Histoire, il refuse de se prêter à la dissolution de ses racines. A. T.