En détention provisoire depuis plus de cinq mois à la prison d'El-Harrach, le coordinateur du Mouvement démocratique et social (MDS), Fethi Ghares, a refusé de comparaître par visioconférence, hier au tribunal de Baïnem, (ouest d'Alger), où était prévue l'ouverture de son procès. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Suite à cette position, et en présence des avocats et de plusieurs militants politiques venus lui apporter leur soutien et solidarité, dont Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), le président de la séance a prononcé le report du procès au dimanche 12 décembre, avec la présence du détenu dans la salle d'audience. Fethi Ghares a été arrêté le 30 juin dernier chez lui, avec perquisition de son domicile. Il sera placé sous mandat de dépôt à la prison d'El-Harrach, suscitant colère et indignation de plusieurs partis politiques et organisations de la société civile, surtout qu'il était le premier chef d'un parti politique agréé à être incarcéré pour ses opinions, après Karim Tabbou, président d'un parti non agréé. Avant eux, c'est la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, qui a été emprisonnée avant d'être acquittée. Fethi Ghares est poursuivi pour plusieurs chefs d'inculpation, à savoir atteinte à la personne du président de la République, outrage à corps constitués, diffusion de publications pouvant porter atteinte à l'intérêt national, diffusion d'informations pouvant porter atteinte à l'unité nationale et diffusion d'informations pouvant porter atteinte à l'ordre public. Ses avocats ont rejeté ces accusations, affirmant que le dossier est vide et que le chef de MDS est poursuivi pour ses positions politiques. Toutes les demandes de liberté provisoire ont été, en outre, refusées par la justice et Fethi Ghares reste en prison au moins jusqu'à dimanche prochain, jour de son procès. K. A.