Après un premier report en raison du refus du concerné de comparaître par visioconférence, le procès du coordinateur du Mouvement démocratique et social (MDS), Fethi Ghares, a été reporté, hier, à nouveau par la juge du tribunal de Baïnem (est d'Alger), pour la même raison, au 26 décembre prochain. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Pourtant, dimanche dernier, en prononçant le premier report, la même juge avait annoncé que le chef du MDS sera ramené de la prison d'El-Harrach, où il est incarcéré depuis plus de cinq mois, pour comparaître en présentiel. En constatant que Fethi Ghares n'était pas présent dans le box des accusés, les avocats de la défense, qui ne s'attendaient pas à un tel retournement, ont rappelé à la magistrate son annonce de dimanche dernier. Cette dernière, pour justifier l'absence de l'accusé, a invoqué une opposition du parquet en raison de la pandémie de Covid-19. À l'extérieur du tribunal, l'épouse du coordinateur du MDS, Messaouda Cheballah, n'a pas pu retenir sa colère, criant son indignation suite à ce nouveau report. « Il est en détention depuis six mois. Celui qui ne connaît pas la prison, qu'il aille y séjourner pour le savoir. Le pouvoir sait que c'est un procès politique et il n'a pas le courage de le ramener au tribunal pour se défendre. Fethi Ghares est un homme politique, président d'un parti politique. Il n'est ni un voleur ni un marchand de cocaïne », a-t-elle lancé, sur un ton coléreux. Elle refuse de croire à l'argument relatif à la pandémie, dès lors que le Covid-19 n'avait pas empêché la tenue des élections et des rassemblements électoraux. Fethi Ghares a été arrêté le 30 juin dernier chez lui, avec perquisition de son domicile. Il sera placé sous mandat de dépôt à la prison d'El-Harrach trois jours plus tard, suscitant colère et indignation de plusieurs partis politiques et organisations de la société civile qui ont dénoncé une grave atteinte à la liberté d'expression et à l'exercice politique. Le coordinateur du MDS est poursuivi pour plusieurs chefs d'inculpation, à savoir atteinte à la personne du président de la République, outrage à corps constitués, diffusion de publications pouvant porter atteinte à l'intérêt national, diffusion d'informations pouvant porter atteinte à l'unité nationale et diffusion d'informations pouvant porter atteinte à l'ordre public. Ses avocats ont rejeté ces accusations, affirmant que le dossier est vide et que le chef du MDS est poursuivi pour ses positions politiques. Toutes les demandes de liberté provisoire ont été, en outre, refusées par la justice. K. A.