Profitant de l'engourdissement presque complet des services techniques, plus précisément ceux de l'urbanisme et l'aménagement de la municipalité du chef-lieu de la wilaya, certains pseudo-éleveurs de bétail sans vergogne au niveau des quartiers illicites de Jorf-el-Arami, el-Mardja et el-Barrage, où l'insalubrité et la précarité sont légion, laissent leurs troupeaux composés essentiellement de vaches, de chèvres et de moutons se disperser dans les différentes cités dortoirs fraîchement réceptionnées du centre-ville, en traversant bien sûr les principales artères et ruelles sans faire réagir les services concernés. Des dizaines de troupeaux sillonnent l'ancienne ville à la recherche d'immondices dans les dépotoirs d'ordures ménagères qui jonchent les quatre coins de la ville, car l'antique Thevest, la cité romano-byzantine est transformée en une gigantesque décharge à ciel ouvert. Les chèvres appelées communément « TX » à la tête du troupeau s'en prennent même aux étalages des commerces et dévorent tout (sachets, papiers, linges), alors que les vaches et les moutons cherchent le pain sec qui est en abondance dans des sachets en plastique, éparpillés dans tous les coins et tous les sens. Le soir, à la tombée du jour donne à voir un autre affreux décor à Tébessa,il s'agit du retour des troupeaux sous le sifflement et les cris assourdissants des propriétaires de bétail et surtout l'aboiement de chiens qui partagent les mêmes habitations précaires qui cernent la ville. À noter que plusieurs cas de brucellose et leishmaniose sont signalés dans ces ghettos du 21e siècle, où les animaux et les humains partagent les même habitations. Cette situation n'a inquiété personne pour intervenir dans ces foyers contaminés qui risquent de provoquer une véritable catastrophe sur la santé publique. Maalem Hafid