Dans un entretien donné au journal La Vie, Jean-Paul Vesco raconte son doute et la force qu'il a eue de le surmonter. C'était en 2002. Il venait d'arriver en Algérie. « Les premiers jours à Alger, dans l'appartement un peu délabré des Dominicains, ont été éprouvants. Au point, un matin, de me dire : « Je me suis peut-être trompé, ce n'est pas ma voie. » Il saisit alors un livre de sœur Emmanuelle. Une phrase le sort du doute : « Il est des missions impossibles qui, contre toute attente, réussissent. » Ça le revigore. « Ces mots m'ont remis instantanément sur pied et j'ai alors tout aimé de l'Algérie. » Quand on lui disait qu'il était attaché à l'Algérie, Henri Teissier répondait qu'il était attaché aux Algériens. La nuance est de taille. C'est la même réponse que fait aujourd'hui Jean-Paul Vesco : « Plus que la terre, ce sont les personnes qui la composent auxquelles je suis attaché. » Jean-Paul Vesco, évêque d'Oran depuis 2012, a été nommé archevêque d'Alger par le pape François. Il succède à Paul Défargues qui a atteint la limite d'âge. A Oran, il est toujours aux côtés des plus vulnérables, à l'écoute des plus pauvres. Ce catholique est un homme de dialogue avec les musulmans. Comme le père Henri Teissier, il croit à une Eglise d'Algérie restée dans la tradition de fraternité avec les Algériens. Jean-Paul Vesco, né en 1962, a été avocat à Paris pendant sept ans, avant de rejoindre l'Eglise où il est ordonné prêtre chez les Dominicains. Il s'installera ensuite à Tlemcen. En 2005, il est nommé vicaire au diocèse d'Oran avant d'en devenir l'évêque. Il a été un artisan, avec d'autres, en collaboration avec les autorités algériennes, de la cérémonie de béatification des dix-neuf religieux chrétiens, dont Pierre Claverie et les moines de Tibhirine, en décembre 2018 à la chapelle de Santa-Cruz, à Oran. Islamophile, Jean-Paul Vesco adule Louis Massignon, cet islamologue connu pour être le père du dialogue interreligieux. A. T.