Le pétrole a atteint, hier, son plus haut niveau depuis 2014. La baisse du nombre de puits en activité aux Etats-Unis et les retombées des troubles en Iran en sont les principales raisons. Vers 05h00 GMT, le baril de light sweet crude référence américaine du brut pour livraison en février progressait de 50 cents pour atteindre les 63,46 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne pour livraison en mars, gagnait 35 cents pour finir à 69,17 dollars. Le prix a ainsi augmenté de 120% par rapport à son tarif en février 2016 avec un baril qui a chuté sous les 30 dollars. Cette augmentation spectaculaire serait due, selon des experts, à la diminution des puits en activité aux Etats-Unis et aux tensions en Iran. Les prix du pétrole repoussent leurs sommets, hier, avant la publication des données hebdomadaires officielles sur les réserves des Etats-Unis. Selon l'API (fédération professionnelle de l'American Petroleum Institute), les réserves de brut ont baissé de 11 millions de barils la semaine dernière, ce qui a dopé l'appétit des investisseurs pour le pétrole, ont commenté les analystes de JBC Energy. Alors que le Département américain de l'Energie (DoE) publiera ses propres chiffres en cours de séance européenne pour la semaine achevée le 5 janvier, l'optimisme a été renforcé par ces premières données. Les analystes tablent sur un recul des réserves de brut de 3,75 millions de barils, sur une hausse de celles d'essence de 3,55 millions de barils et une augmentation de 2,25 millions de barils de celles de produits distillés, selon la médiane d'un consensus compilé par l'agence Bloomberg. Ces baisses des réserves américaines profitent aux prix. Grâce à l'accord pétrolier de l'Opep et non Opep les prix ont remonté depuis début 2016 et qui a été renouvelé en novembre jusqu'à fin 2018. Les analystes gardaient aussi en tête le risque géopolitique, alors que les tensions se multiplient au Moyen-Orient. Les rebelles Houthis au Yémen ont menacé de bloquer la circulation sur la mer Rouge si le blocus imposé au pays en guerre par une coalition militaire régionale n'est pas levé. «Les rebelles menacent de bloquer l'accès au détroit qui mène au canal de Suez. Il n'est pas évident de voir comment cette menace serait mise en œuvre, mais cela pourrait tout de même peser sur la sécurité des pétroliers qui circulent dans cette région», a noté Tamas Varga, analyste chez PVM. Accord Opep-non Opep: La Russie a rempli pleinement ses obligations La Russie a réduit sa production de pétrole de 300.740 barils/jour en décembre 2017, dans le cadre de l'accord signé entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et dix autres pays non membres, a indiqué hier le ministre russe de l'Energie, Alexander Novak. «La Russie a rempli ses obligations de réduire la production de pétrole sous l'accord des pays de l'Opep et des pays non membres de l'Opep», a t-il déclaré à la presse. L'Opep et les 10 autres pays exportateurs de pétrole, non membres, avaient conclu un accord sur la réduction de la production pétrolière à la fin de 2016. Selon les termes de l'accord, les participants devaient réduire la production de 1,8 million de barils par jour par rapport à octobre 2016. Les plus gros quotas de réduction appartiennent à l'Arabie saoudite (486.000 barils/jour) et à la Russie (300.000 barils/jour). La Russie a atteint son quota en mai 2017 et l'a maintenu depuis. L'accord, initialement entré en vigueur au premier semestre 2017, a déjà été prorogé deux fois : jusqu'à la fin mars 2018 et, plus récemment, jusqu'à la fin de 2018. L'objectif est de supprimer l'excédent des réserves mondiales qui, au début de 2017, avait dépassé de 380 millions de barils la norme de cinq ans. En octobre, les excédents étaient réduits à 150 millions de barils. A la faveur de l'accord Opep-Non Opep, et à la baisse des stocks de pétrole, les prix de l'or noir ont connu une hausse au cours des dernières semaines.