La population estudiantine est montée au créneau, hier, en signe de solidarité avec l'étudiant Charaf Chakhmoum, qui aurait été privé d'une note de contrôle par une enseignante. Le centre universitaire Abdelhafid-Boussouf de Mila a été fermé, hier, par les étudiants dans un élan de solidarité avec leur camarade. Des milliers d'étudiants se sont rassemblés, dès le petit matin, au niveau des deux principaux accès de l'établissement universitaire, interdisant toute entrée ou sortie. Conduits par le bureau de l'Ugel (Union générale de l'étudiant libre), les protestataires ne jurent que par le rétablissement de leur camarade dans ses droits en qualifiant l'acte de l'enseignante de «scandaleux et de règlement de comptes sordide». À notre arrivée sur les lieux, vers 9h, des milliers d'étudiants étaient massés devant les deux portails de l'établissement que bloquaient d'immenses banderoles de l'Ugel. Interrogé sur les raisons de cette montée au créneau de la population estudiantine, un membre de l'Ugel nous dira : «Ce mouvement de grève a été décidé en signe de solidarité avec l'étudiant Charaf Chakhmoum. Celui-ci, qui suit des études en ST (sciences des techniques), a été injustement privé de sa note de contrôle. Il a obtenu un 10, alors que son enseignante, on ne sait pour quelle raison, lui a collé un 0, ce qui le prive d'obtenir son diplôme de licence ». Et d'ajouter : «Si l'étudiant concerné n'est pas rétabli dans ses droits dans les plus brefs délais, l'Ugel usera d'autres moyens de protestation, dont le recours à la justice et à la grève illimitée». Même son de cloche chez les étudiants. Certains d'entre eux, approchés sur les lieux de la protesta, qualifient la mésaventure de leur camarade de «scandale» et appellent le directeur de l'établissement à intervenir pour que soit retrouvée la copie du contrôle en question, que la victime ne cesse de réclamer pour prouver ses droits. Une étudiante nous dira dans ce sens : «On ne comprend pas comment une copie de contrôle puisse disparaître comme ça. L'étudiant Charaf Chekhmoum renvoie l'administration du centre à sa copie pour s'assurer de ses dires. Il leur demande de vérifier sa note sur sa copie d'examen tout simplement.» On a appris, par ailleurs, que l'étudiant concerné compte porter l'affaire devant la justice. Signalons qu'il ne peut pas avoir son diplôme de licence tant qu'il est débiteur dans l'une des matières. Kamel Bouabdellah