Sur fond de crise organique, le Front des forces socialistes (FFS) a tranché, en fin de journée d'hier mercredi, sa position par rapport aux élections sénatoriales du 5 février prochain, en décidant d'y participer. Karim Aimeur - Alger ( Le Soir) - Après le report de deux réunions du conseil national du FFS, en raison de la crise qui le secoue, paralysant ainsi cette instance souveraine entre deux congrès, la direction nationale du parti s'est saisie de la question des élections sénatoriales du 5 février prochain. La décision a été arrêtée en fin de journée d'hier, à l'issue d'une réunion entre les membres de l'instance présidentielle, conduits par Hakim Belahcel, les membres du secrétariat national, à leur tête le premier secrétaire national, Youcef Aouchiche, et les membres du comité d'éthique du parti, associés à la prise de décision. La rencontre a pris fin en fin de journée, et la décision était de participer aux élections, confirmant la tendance générale qui était favorable à la participation. Le FFS, qui dispose actuellement de quatre sénateurs dont deux en fin de mandat, souhaite remporter au moins les deux sièges à pourvoir pour les wilayas de Béjaïa et de Tizi Ouzou où il dispose d'une base importante d'élus locaux, appelés à l'élection des nouveaux sénateurs le 5 février prochain. Plusieurs cadres du parti sont favorables à la participation au moment où, au niveau de la base, nombreux sont ceux qui sont contre, expliquant que le parti qui avait boycotté les élections législatives doit rester constant dans sa position et bouder le renouvellement partiel des membres du Conseil de la Nation. La réunion d'hier est intervenue dans un contexte de crise inédite pour le parti, contraint de reporter l'avant-dernière session du conseil national à cause l'absence de quorum. Il a annulé la dernière réunion de la même instance en début de semaine en raison de la pagaille qui a régné dans la salle des réunions du siège national du parti. Une crise inédite qui a éloigné le FFS de ses initiatives politiques à portée nationale, telles que la convention nationale destinée à trouver une solution consensuelle à la crise du pays. Pour apaiser le climat, des rencontres fédérales ont été organisées à Alger, à Béjaïa et à Tizi Ouzou. Lors de la dernière rencontre, le membre de l'instance présidentielle, Hakim Belahcel, a tenté de remettre sur la table le projet politique de son parti, sans se faire d'illusions quant à son aboutissement. « Plus que jamais, l'Algérie a besoin d'une halte historique pour recenser effectivement ses ressources politique, économique et humaine pour envisager un sursaut vers des horizons prometteurs », a-t-il lancé, interpellant le pouvoir, « afin de renoncer à ces politiques, déraisonnables et unilatérales, pour se greffer, enfin, dans un processus historique pour la sauvegarde de la nation algérienne, pour la prémunir des menaces extérieures et l'introduire dans l'engrenage d'un dépassement de la crise multiforme qui la ronge depuis plusieurs décades maintenant ». Il ajoutait à l'occasion que « cette démarche salutaire devra s'adosser à des recommandations d'une conférence nationale économique et sociale qui verra la participation des experts, des spécialistes et des partenaires économiques et sociaux », a-t-il soutenu. Mais pour le moment, la crise organique qui secoue le parti a pris le dessus sur l'initiative nationale, risquant de prendre davantage d'ampleur avec le prochain congrès ordinaire qui se profile à l'horizon. K. A.