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L'avenir, c'est tout de suite
Equipe nationale de football
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 01 - 2022

Clap de fin, donc. Les Verts n'iront pas plus loin que le premier tour de cette 33e édition sortis par plus forts, plus chanceux et plus audacieux qu'eux. Sur cette épreuve, Mahrez et compagnie n'ont pas été à la hauteur et ont fini par le savoir jeudi en quittant une compétition qu'ils pensaient dominer en dépit de toutes les adversités.
Comme en 1990, l'Algérie ne défendra pas son titre. Un scénario presque semblable à ce qui s'est produit à Ziguinchor, trente ans plus tôt, s'est répété à l'occasion du passage à Douala. Une ville, son stade notamment, qui n'a pas souri à M'Bolhi et ses camarades ballottés par des équipes comme la Sierra Leone et la Guinée Equatoriale qui n'avaient que leur courage pour combattre. Les Verts n'ont pas été éliminés parce qu'ils n'ont pu rivaliser sur la confrontation directe face aux éléphants ; ils avaient déjà perdu beaucoup de leur crédit et de leur forme, de leur confiance aussi, après le nul face aux Leone Stars puis cette défaite qui mettait aussi fin à leur record d'invincibilité de 35 matchs contre le Nacional Nzalang de Guinée Equatoriale.
Jeudi contre les Ivoiriens, la différence entre les deux équipes était du domaine de la confiance, de la sérénité. Alors que les Ivoiriens avaient déjà en poche le billet des huitièmes, qu'un nul les conforterait en pôle, les Algériens jouaient leur va-tout. Gagner ou rien. Une mission hasardeuse au vu des difficultés qui avaient présidé à la tenue de cette finale avant l'heure. Et tout le tournoi du Cameroun. Car, si l'Algérie quitte la CAN après treize nuitées à Douala, ce n'est pas une conséquence technique comme le suggèrent bon nombre d'experts mais une fin programmée.
Depuis avril 2020, en effet, rien ne plaidait à ce que les Verts progressent en dépit du fait que les résultats étaient là, positifs, cachant mal un état de «délabrement» que personne n'osait imaginer. Le changement opéré à la tête de la Fédération algérienne de football n'était pas fait pour offrir ce cadre de travail que Belmadi et ses hommes ont toujours disposé sous Zetchi. Un président qui a, depuis son intronisation, fait l'objet d'attaques en règle de ceux qui ont perdu leurs privilèges au sein et autour de la sélection. Son successeur, si compétent à gérer un holding public, n'aura jamais parvenu à fusionner avec un sélectionneur qui attachait beaucoup d'attention à la stabilité. Stabilité des personnels et des stratégies. Les «pressions» exercées sur l'ancien président ont impacté sérieusement le travail du sélectionneur qui semblait depuis chercher des échappatoires, des prétextes, pour que son travail soit moins critiquable.
Pis, Belmadi qui ne donnait, publiquement s'entend, aucun signe de panique s'agissant de la couverture logistique de l'EN, commençait à «s'attaquer» à des «malfaçons» au niveau des structures d'accueil (stades d'entraînement et de compétition). Quand Belmadi critiquait l'état de la pelouse du stade Mustapha-Tchaker évoquant un «acte de sabotage», son propos avait occupé le débat pendant de longs mois, provoquant l'intervention des autorités publiques, celles-là mêmes qui avaient poussé Zetchi vers la sortie, entraînant une colère sourde du sélectionneur.

Il y a un début à tout
Cette élimination en Coupe d'Afrique n'est donc pas fortuite mais l'émanation d'un travail de sape in vitro que Belmadi a dénoncé maintes fois. S'il a tiré à boulets rouges sur les forfaitures de la CAF (désignation des arbitres) et de la Fifa (et son classement anecdotique), Djamel Belmadi n'a pas été tendre vis-à-vis de ceux qui entravent localement son travail. Il ciblera des médias, des consultants mais ses tirs étaient destinés aussi à des instances et des appareils de l'état dont les responsables se foutaient royalement du confort des champions d'Afrique.
Quand l'actuel président de la fédération se hasardait à réduire la négociation avec Belmadi à une discussion de 4/5 minutes, alors que l'entraîneur national affirmait maintes fois qu'il discutera de cette question en temps opportun, il ne fait pas de doute que le courant entre les deux personnes ne passait point. Encore moins cette entente que les «coups d'œil» de Belmadi ne pouvaient mettre en sourdine. Devant ce climat, il était évident que Belmadi assume. Il ne voulait aucunement entraîner son groupe dans un engrenage qui pouvait le dévier de l'objectif suprême, celui de se qualifier au Mondial du Qatar. Si bien que l'entraîneur national, ne reconnaissant plus certains de ses joueurs, continuait à les défendre à chaque accroc. A l'issue de la double confrontation face au Burkina Faso, puis lors de ce premier tour de la CAN où des éléments de l'équipe n'étaient que l'ombre d'eux-mêmes. Durant la dernière conférence de presse, avant et après la claque face à la Côte d'Ivoire, Belmadi était mesuré et ne voulait pas accabler certains cadres. Parmi ces derniers, peu communicatifs avant la désillusion, certains ont daigné faire une halte lors de la zone mixte de jeudi en exprimant leurs «regrets» et promettant des «jours meilleurs».
Si le «visible» tend à attribuer l'élimination dès le premier tour de ce tournoi africain au technique, choix de joueurs compris, il n'est en définitive pas déraisonnable d'affirmer que la sortie de piste à d'autres effets qui conduisent aux mêmes causes. Ce n'est pas la première fois, en effet, que l'Algérie ne réussit pas à franchir le premier tour. En 19 participations à des phases finales, elle a connu nombre de déboires. En 1968, lors de la première participation, en 1986, en 1992, après le sacre d'Alger, en 1998, en 2002, en 2013 et en 2017. Si chaque élimination a entraîné des remous au sein des staffs, à l'exception de 2013 quand Halilhodzic a bénéficié d'un sursis, cette nouvelle déception qui intervient après plus de 3 ans de pur bonheur offert par Belmadi et ses joueurs aux supporters, pourrait constituer un tournant dans la vie des Verts.
Sur le plan technique, l'ensemble mis en place depuis l'automne 2018 a très peu changé. Peu de nouveaux visages ont réussi à s'infiltrer dans le groupe de base, ceux qui constituaient la garde prétorienne sous Christian Gourcuff, et ceux qui l'ont intégré, particulièrement en l'occurrence Belaïli, Benlamri et Bounedjah, ont réussi à faire l'unanimité de par leur générosité dans l'effort et leur sens du sacrifice en sus de qualités intrinsèques fort appréciables. Or, lors de ce tournoi africain, ce trio si précieux en Egypte, n'a pas livré le rendement espéré. C'est de ce type de joueurs, rompus aux compétitions continentales interclubs au sein de leurs anciens clubs, que Belmadi attendait le plus lui qui, sur place à Douala, réalisait que les conditions de jeu n'étaient pas évidentes pour des footballeurs talentueux à l'exemple de Mahrez, Bennacer, Zerrouki, Mandi ou encore Brahimi qui souffraient de la chaleur, de l'humidité et de l'ambiance particulière en Afrique.

Des choix forcément discutables
Une preuve pour s'apercevoir des difficultés des Verts à s'imposer loin de Blida, au fin fond de l'Afrique depuis que Belmadi a pris les commandes de la sélection.
En matchs officiels, qualifications de la CAN et Mondial réunies, l'Algérie sous Belmadi a réussi le nul à Banjul contre la Gambie, puis a connu la défaite à Cotonou face au Bénin avant de s'imposer consécutivement contre le Togo à Lomé puis le Botswana à Gaborone. Deux nuls ont consacré les deux derniers déplacements à Harare (Zimbabwe) et à Lusaka (Zambie) et la victoire a été obtenue face au Niger à Niamey lors du second tour qualificatif au Mondial du Qatar, le succès en déplacement face à Djibouti a été réalisé au Caire, sur terrain neutre, alors que le nul a sanctionné le second déplacement sur terrain neutre (Marrakech) face au Burkina Faso.
Comme on le constate, les Verts ne sont pas trop habitués à se faire respecter en Afrique sub-saharienne. Contrairement au tournoi d'Egypte en 2019 où le confort est meilleur du point de vue hébergement, préparation et compétition, le Cameroun, et Douala en particulier, est un vrai «enfer» pour les joueurs algériens. Si le tenant du titre continental a critiqué les conditions de jeu du Japoma Stadium dont la pelouse n'offre aucun confort technique, les autres terrains choisis par le Cameroun à l'occasion de cette édition ne sont pas meilleurs. Pelouse sèche à Bafoussam, défoncée à Douala et limite praticable dans les deux stades de Yaoundé et à Limbe, seule la pelouse du vieux stade de Garoua supportait les «godasses» des footballeurs du Nigeria, d'Egypte, du Soudan, de la Guinée-Bissau, des Comores et du Ghana. Avec sept matchs accueillis en dix jours, ces pelouses devenaient un danger pour la santé des joueurs. Le gardien de la Côte d'Ivoire a vécu un double cauchemar contre la Sierra Leone en offrant l'inespérée égalisation aux Leone Stars s'évitant de peu une grave blessure suite à une mauvaise interception du cuir. Une remarque pour mieux comprendre la difficulté de jouer au football sur le terrain du Japoma Stadium. Le nombre d'occasions manquées par les équipes du groupe qui ont évolué sur cette pelouse (Algérie et Côte d'Ivoire à trois reprises, la Sierra Leone et la Guinée Equatoriale à deux reprises) ainsi que le Mali et la Mauritanie (groupe F) est le plus important comparativement aux autres stades. Si la Côte d'Ivoire a inscrit 6 buts et le Mali 2 buts contre un adversaire déjà hors course, l'Algérie, la Guinée Equatoriale et la Sierra Leone se sont contentées du peu (1 but) malgré de nombreuses opportunités de scorer. Mais faut-il pour autant tout rejeter sur les conditions du jeu qui ont prévalu à Douala et oublier que la préparation n'était pas parfaite, celle que Belmadi espérait en tout cas, ou encore fermer les yeux sur certains manquements à la discipline du groupe que l'entraîneur national n'a pas voulu ébruiter afin de ne pas ébranler la sérénité de son team. Là, on ne parle pas uniquement de l'arrivée retardée de Mahrez, la mauvaise décision prise par le clan Belaïli de rompre le contrat avec le Qatar SC ou, enfin, cette «fugue» du gros contingent de nos internationaux sur le premier vol en direction de Paris quelque trois heures après l'élimination. C'est une faillite logistique globale à laquelle s'est grevée une communication désordonnée, saccadée, qui a plus desservi l'EN qu'elle ne l'a protégée. Imposer le black-out sur l'état de l'infirmerie de la sélection peut avoir des répercussions autrement plus fâcheuses que lorsque l'information est traitée habilement et servie au grand public à temps. Cela peut servir de «propagande» pour détourner l'attention des adversaires du groupe.

L'avenir, c'est tout de suite
Belmadi qui avoue être à l'origine de cette décision de ne pas communiquer sur les cas Covid-19 par «respect aux personnes» a probablement trop protégé son groupe qui, dans l'inconfort de l'hôtel Onomo et encerclé par les foules à chaque mouvement de l'équipe, s'est senti étouffé, étranglé par cet objectif d'aller conserver un trophée acquis de haute lutte en terre d'Egypte, mais qui devenait inatteignable dès lors que tous les facteurs intra et extra devenaient une pression supplémentaire à des footballeurs dont les clubs voient d'un œil réducteur un tournoi africain en pleine saison.
Et puis, pourquoi ne pas faire remarquer que Belmadi a mal préparé son coup à l'occasion de cette compétition qui intervient à un moment charnière de la fin de son contrat avec la FAF annoncée pour l'après-Mondial-2022, si les Verts y seront bien sûr. Belmadi a, certes, emmené avec lui au Cameroun 28 joueurs mais dans son esprit la question du turn-over était tranchée dès lors que l'EN périclitait face aux Sierra-Léonnais. Le souci de ne pas se rater à nouveau, ajouté à la forme relativement moyenne de Feghouli, Bennacer et autre Benrahma, a privé la sélection des efforts et du talent de certains éléments qui avaient brillé en Coupe arabe (Chetti et Benayada) mais aussi en clubs comme Zorgane et Amoura. Belmadi a bien supprimé Boudaoui et Touba pour des considérations techniques mais s'est aussi embarqué dans une voie hasardeuse en sélectionnant trois latéraux droits (Atal, Benayada et Helaïmia) en pensant que le Niçois était l'indébounnable élément complémentaire à Mahrez. Un pari manqué si l'on juge des copies rendues par ce duo sur le couloir droit comparativement à celui occupé par Bensebaïni et Belaïli dont la forme physique n'était pas des meilleures.
Difficile aussi de ne pas constater la faiblesse de la charnière centrale défensive. Non pas sur ce tournoi où l'Algérie a concédé quatre buts mais depuis quelques mois. Encaisser deux buts face au Zimbabwe et le Burkina Faso et trois contre la Zambie et la Côte d'Ivoire est un signe qui ne trompe pas. La dernière fois que l'EN version Belmadi encaissait 2 buts remonte à octobre 2020, en match amical contre le Mexique à La Haye (2-2). Et l'attaque n'était pas exempte de reproches en dépit de l'efficacité prouvée en 2021 avec 40 réalisations.
Le trio Slimani-Bounedjah-Mahrez a, certes, tonné face à la Mauritanie, Djibouti ou le Niger mais devant des adversaires plus coriaces comme le Mali ou le Burkina Faso, son rendement n'était pas si brillant et il fallait aux Verts quelques exploits individuels d'un homme comme Feghouli pour débloquer la situation. C'est avec ce «plus» apporté par des éléments du milieu comme Feghouli, Bennacer et Guedioura (quand ce dernier était disponible) que l'EN maîtrisait ses adversaires, grands et petits. Certainement que le changement s'impose, avec du sang neuf que Belmadi puisera d'abord du groupe qu'il a sous la main. Et encore plus certain de comprendre, joueurs, entraîneurs et nous autres observateurs, que demain sera un autre jour.
M. B.


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