Un des m�rites du Festival international du th��tre d�Alger, c�est d�avoir permis au public de d�couvrir le th��tre traditionnel japonais. Le n� et le ky�gen sont des arts de la sc�ne transmis de g�n�ration en g�n�ration, de ma�tre � disciple, en un fil ininterrompu depuis plus de 650 ans. La n�-gaku est consid�r� comme un �patrimoine culturel immat�riel � et un �tr�sor oral et immat�riel du patrimoine de l�humanit� par l�Unesco. Jeudi soir, trois artistes n�gakushi ont fait une d�monstration de cet art, sur la sc�ne du Th��tre national alg�rien Mahieddine-Bachtarzi. En kimonos sombres, Shigeru Nagashima et Keisuke Shiotsu �voluent, tout en chantant, sur un tatami blanc d�limit� par trois piliers de la m�me couleur. En (vrai) toile de fond, est visible un arbre, certainement pour nous rappeler qu�� l�origine la sc�ne du n� �tait en plein air. Leurs mouvements ressemblent � ceux des combattants des arts martiaux. A la fin du tableau, ils expliquent au public que c��tait effectivement un combat entre deux samoura�s. �Une pi�ce du th��tre n� est jou�e, habituellement, par une vingtaine d�artistes au moins�, explique Shiotsu. Un troisi�me n�gakushi, Seiji Kagawa et l�assistante Mihoko Shimuzu, font leur apparition. Apr�s la pr�sentation des instruments, comme l��ventail ou les masques, arrive le moment du port du costum e C�est une v�ritable c�r�monie. Le deuxi�me tableau est l�histoire d�une d�esse qui descend sur terre. Voyant un lac, elle d�cide de s�y baigner. Un berger, qui passait par l�, lui vole ses v�tements. Sans ses kimonos, elle ne peut pas retourner dans le monde c�leste. En entendant ses pleurs, le berger accepte de lui rendre ses v�tements � condition qu�elle ex�cute une belle danse devant lui, avant de partir. La d�esse est d�accord. Les costumes d�pendent donc du sujet. Le com�dien principal est debout immobile au milieu de la sc�ne. Ses coll�gues l�habillent de pied en cape, en commen�ant par la perruque. Le kimono multicolore para�t trop grand. Des plis, par-ci par-l� et il va comme un gant � Kagawa. Vint le moment le plus d�licat, le port du masque. Joignant le geste � la parole, Keisuke Shiotsu explique que le masque devient triste ou souriant, selon son inclination. La fente des yeux est tr�s �troite ce qui limite le champ de vision du com�dien qui la porte. Une couronne sur la t�te compl�te le costume. Le spectacle peut commencer. Les n�gakushi ont �galement invit� deux femmes et trois hommes parmi le public � participer au spectacle, apr�s les explications d�usage. Le dernier tableau est chantant, comme le premier, avec les jambes en guise de percussion. Le spectacle est fortement applaudi. Le n� est un genre th��tral du Japon qui a conserv� sa forme originale. Aujourd�hui, il est un des plus anciens arts de la sc�ne dans le monde. Il est riche de 250 pi�ces regroup�es en cinq cat�gories majeures en fonction du r�le du Shite, le personnage principal. Le ky�gen existe en deux versions : le hon-ky�gen et le a�-ky�gen. Le premier est une com�die rurale � la narration libre qui sert � d�crire la vie des gens du commun et la vie quotidienne. Le a�-ky�gen sert � introduire le personnage et expliquer leur situation dans l�histoire lors du n� ou � rendre l�histoire plus captivante. La majorit� de ses pi�ces sert d�acte de transition reliant les deux actes de la pi�ce de n�. Le Festival international du th��tre d�Alger se poursuit jusqu'au 25 octobre 2010. Au programme d�aujourd�hui, dimanche 17 octobre, nous avons (� 19h30), la pi�ce Fragments du th��tre r�gional de Sidi- Bel-Abb�s � la salle Mustapha-Kateb du TNA et la pi�ce Return to Ha�fadu Toqos Th��tre (Palestine), � 17h, � la salle Hadj-Omar du m�me �tablissement. Au Palais de la culture d�Alger, le public pourra aller voir aujourd�hui (� 15h) Dhata sabahin moattam de la compagnie Dhifar (Oman). Dans la ville de Tlemcen est pr�vue aujourd�hui une repr�sentation de la pi�ce L�histoire de Mimoun de la compagnie Taghenja du Maroc. Le Festival international du th��tre se d�roule � Alger et dans les villes de Tlemcen et de B�ja�a o� est pr�vue demain une repr�sentation de la pi�ce La mort et la fille de la compagnie allemande Ulrike D�regger.