Le monde entier nourrit l'espoir d'atteindre l'immunité collective au Sars-CoV-2 grâce à la propagation à grande vitesse de son variant Omicron. Selon les données scientifiques, plus un virus est contagieux plus la probabilité d'atteindre l'immunité collective de la population augmente. Une option qui risque, selon les experts, d'être faussée par l'émergence de nouveaux variants. Ils continuent de s'appuyer sur le pouvoir du vaccin anti-Covid-19 pour sortir de cette crise sanitaire. Rym Nasri – Alger (Le Soir) – La forte contagiosité du variant Omicron du Sars-CoV-2 associée à sa faible dangerosité a relancé dernièrement le débat sur l'immunité collective de la population au coronavirus. Une possibilité que soutiennent les experts sans pour autant remettre en cause l'efficacité du vaccin contre ce virus. Quel que soit le scénario, ils continuent à insister sur la nécessité de la vaccination anti-Covid-19, afin de contenir la pandémie et reprendre une vie plus ou moins normale. Atteindre l'immunité collective via la contamination de la majeure partie de la population au variant Omicron est pour le professeur Abdelbasset Ketfi, pneumophtisiologue et chef de service pneumologie à l'hôpital de Rouiba, un scénario «possible» et «optimiste». Seulement, poursuit-il, se contenter d'une immunité collective de la population basée sur la généralisation de l'infection au variant Omicron est «une erreur». «Cette immunité ne sera que temporaire et relative», explique-t-il. N'écartant pas l'émergence de nouveaux variants du Sars-CoV-2, il précise que même si l'Omicron peut procurer l'immunité collective de la population, celle-ci sera uniquement contre ce variant et non pas contre tous les variants de ce virus. Le spécialiste fait remarquer, en outre, que les patients qui décèdent actuellement suite à une infection au Covid-19 sont les sujets non-vaccinés. Pour le moment, conclut-il, «le vaccin reste de vigueur. Il apporte un plus face à ce virus et aide à éviter les formes graves». De son côté, le président du Conseil national de l'ordre des médecins, le Dr Mohamed Bekkat Berkani, ne cesse d'insister sur la vaccination contre le Covid-19. «Il y a, certes, une réflexion dans le monde évoquant une immunité collective qui sera probablement atteinte avec ce variant Omicron, mais nous ne sommes pas à l'abri ni d'un variant nouveau, fort possible plus virulent et plus contagieux, ni d'un effet rebond», dit-il. Selon lui, 97% des personnes qui ont été atteintes par le variant Omicron n'ont pas reçu leurs doses anti-Covid-19. Résultat : «Ces patients ont été complètement terrorisés et se sont rués sur des médicaments inutiles.» Réitérant l'importance de la vaccination contre ce virus, le Dr Bekkat assure, à cet effet, que si les personnes ayant contracté l'Omicron avaient été vaccinées, la plupart d'entre elles n'auraient pas du tout eu de symptômes. Ry. N.