Le ministre de l'Industrie pharmaceutique prévoit non seulement de réaliser une intégration locale en médicaments de plus de 70% au courant de cette année mais aussi d'exporter des médicaments. En effet, Lotfi Benbahmed prévoit un programme d'exportation de médicaments à une moyenne de 50 millions d'euros pour 2022. Salima Akkouche – Alger (Le Soir) - L'Algérie deviendra un pays exportateur de médicaments. C'est peut-être difficile à croire mais le ministre de l'Industrie pharmaceutique est affirmatif. Benbahmed, qui compte déjà exporter des vaccins, a annoncé un programme d'exportation à hauteur de 50 millions d'euros pour l'année 2022. «Nous avions déjà des programmes prévisionnels d'importation, maintenant nous avons mis en place un programme prévisionnel d'exportation. Nous avons eu des promesses pour 50 millions d'euros d'exportation pour 2022 et j'espère qu'on ira plus loin», a déclaré le premier responsable du secteur lors de son passage, mercredi soir, sur une chaîne de télévision nationale. D'ailleurs, le ministre de l'Industrie pharmaceutique a annoncé la tenue de la première foire algérienne de médicaments à Dakar et probablement une autre aux Emirats arabes unis. Benbahmed, qui reconnaît que l'exportation pour le médicament est une affaire «assez complexe», a souligné qu'un dispositif réglementaire est déjà mis en place pour accompagner les opérateurs. «Lorsque nous importons nous sommes protégés car il y a des barrières réglementaires, donc c'est un travail de fond que nous avons commencé à mener avec le ministère des Affaires étrangères et aussi le ministère du Commerce et nous avons mis en place tout un dispositif réglementaire, car il ne s'agit pas de dire simplement nous allons exporter, mais il faut également accompagner les opérateurs», a précisé le ministre de l'Industrie pharmaceutique qui a déclaré que la loi de finances 2020 pour la production des médicaments innovants «déroge à la règle 51/49 en permettant aux entreprises multinationales de produire des médicaments innovants et d'exporter et beaucoup de multinationales sont intéressées». Et pour rassurer les plus sceptiques au sujet de l'exportation, Benbahmed dira : «Il y a des gens qui vont dire comment pouvons-nous avoir autant de problèmes de disponibilité et parler d'exportation ? Il faut savoir que cela n'a rien à voir, car sur une molécule, vous pouvez avoir des capacités de production bien au-delà de votre marché, et sur d'autres molécules, vous pouvez les importer, et il n y a aucun pays au monde qui est autonome à 100%.» Par ailleurs, le ministre de l'Industrie pharmaceutique a indiqué que l'objectif tracé par le président de la République, qui est d'atteindre 70% de nos besoins en production locale, n'est pas loin. Selon Benbahmed, le taux d'intégration locale a atteint les 62% en 2021 et ce taux atteindra «ou dépassera les 70% en 2022». S. A.