Sid-Ahmed Ghozali, qui se trouvait � Oran ce samedi en toute fin de journ�e, a tenu � r�pondre par la positive � l�invitation de d�battre �mise par le Comit� d�initiative et de vigilance citoyenne (CIVIC) et ce, avec nombre de repr�sentants de la soci�t� civile qui jusque tard le soir, �changeront avec l�orateur. C�est au si�ge exigu de la LADDH que s�est donc tenue cette rencontre qui a permis � l�ancien chef du gouvernement de dresser un s�v�re r�quisitoire sur la situation politique du pays et les perspectives qui en d�coulent. En effet, dans son allocution, Sid- Ahmed Ghozali n�aura pas de mot assez fort pour qualifier le r�gime et le pouvoir actuel, estimant que celui-ci �tait incivique et autoritaire. Pour preuve, dira-t-il, cette d�marche antisociale du pouvoir qui pousse au d�sespoir les Alg�riens, cette d�marche aussi de promulguer des lois et de ne pas les appliquer. Rappelant � titre d�exemple le cas de son parti qui, apr�s 11 ann�es, n�a pu voir le jour. Pour l�orateur, la r�signation du peuple est lourde de dangers pour le pays, car le temps passe et en tant qu�homme public, dira-t-il, �j�ai essay� d�avoir une action civique pour emp�cher ce d�sespoir. Dans les r�gimes autoritaires, il est tr�s courant de voir la loi mise en �chec. C�est le propre des Etats autoritaires� Il faut passer par l�Etat de droit ou sinon le pouvoir en arrivera � s�autod�truire. L�histoire est l� pour le prouver. Le seul changement est le changement voulu. Pour le pouvoir aujourd�hui, toute la question est de savoir s�ils ont compris cela : changer dans l�ordre, ou sinon changer dans le d�sordre�. Interrog� sur les scandales, affaires � r�p�tition et la succession de l�actuel pr�sident, l�ancien chef du gouvernement parlera d�une perversion culturelle qui, m�me dans la presse, tend � faire �tat d�une vie politique r�elle et normale, alors que tout n�est que virtuel et que ce sont de simples acteurs : �Faire croire qu�il y a un probl�me d�apr�s Bouteflika, c�est un faux probl�me. Je r�fute l�id�e de la pr�occupation de fin de r�gne ; c�est du cin�ma. La seule chose importante, c�est que le pouvoir, le r�gime ne veut pas changer�. Il poursuivra � propos des affaires qui seraient, selon lui, presque des leurres : �Le r�gime est habitu� � faire des purges depuis les ann�es 1980� Ce sont toujours des boucs �missaires que l�on choisit�. Sur la politique �nerg�tique de l�Alg�rie, Sid-Ahmed Ghozali ne prononcera m�me pas le nom de l�ex-ministre Chakib Khellil, parlant de lui en ces termes : �Le ministre venu en service recommand� des EU�. Pour lui, il n�y a jamais eu de politique �nerg�tique et c�est l� le grand danger � ses yeux. �Pomper� Pomper ! Ce n�est pas l� une politique �nerg�tique. Il aurait fallu, avec les hydrocarbures, produire une richesse �quivalente p�renne et b�tir un projet qui nous permette de pomper le moins possible et de laisser de quoi vivre aux g�n�rations futures, vendre du gaz et du p�trole contre le savoir-faire technologique qui nous donne les moyens de d�velopper le solaire, les �nergies g�othermiques, le nucl�aire et toutes les �nergies de substitution� �. Sid-Ahmed Ghozali estime que le mal qui ronge le pays vient de l�absence de politique, quel que soit le secteur. Le r�gime actuel n�a aucun projet de soci�t� sauf celui de perdurer, selon lui. D�ailleurs, il rappellera que Boumedi�ne, m�me ayant mis en place un r�gime totalitaire, �tait aim� des Alg�riens qui le suivaient, car il avait malgr� tout un projet, l�chera-t-il, non sans surprendre certains pr�sents dans la salle.