Y a-t-il crise au FLN ? Si ce n�est pas encore la grande �r�volution� au sein du plus vieux parti d�Alg�rie, ce n�est pas la paix non plus ! Et pour qui conna�t l�ex-parti unique, cet �tat de ni guerre, ni paix ne saurait durer �ternellement. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Pour la premi�re fois depuis 2004 et son arriv�e aux commandes du parti � la faveur du coup de force op�r� par Abdelaziz Bouteflika, l�actuel secr�taire g�n�ral du FLN fait face, depuis quelques semaines, � une fronde publiquement men�e et assum�e par des cadres de haut rang. Deux ministres en exercice, El- Hadi Khaldi et Mahmoud Khoudri, deux anciens ministres, Mohamed Seghir Kara et Boukerzaza, entre autres, m�nent ce mouvement lui donnant, du fait de leurs profils respectifs, un cachet �officiel� difficile � contester. Que l�on se rappelle 2003 : l�ex-patron du FLN, Ali Benflis, avait lui aussi fait face � des ministres en exercice qui avaient pour noms, Abdelaziz Belkhadem, El- Hadi Khaldi, Sa�d Barkat, Amar Tou, pour ne citer que ceux-l�. Ce qu�on a appel� �le mouvement de redressement � �tait en r�alit� un putsch directement chapeaut� par la pr�sidence de la R�publique et accompli sur le terrain par les minist�res de l�Int�rieur, de la Justice, des Affaires �trang�res ainsi que la chefferie du gouvernement. Le tout-puissant appareil d�Etat �tait donc enti�rement mobilis� contre Ali Benflis, � qui Bouteflika n�a jamais pardonn� l�acte, pourtant l�gitime, de se porter candidat � la pr�sidentielle. Le �mouvement de redressement�, une �trange f�d�ration regroupant quelques militants du FLN mais beaucoup d�indus militants, des fonctionnaires, des dissidents d�autres formations politiques et, aussi, des repr�sentants de l�administration, verra d�sign� � sa t�te un certain Abdelaziz Belkhadem. Un choix impos� par Abdelaziz Bouteflika. C�est naturellement que, d�s 2004, il se retrouve � la t�te du FLN. Un choix que consolide le congr�s de 2005 : Bouteflika, qui s�impose pr�sident du parti, reconduit Belkhadem au poste de SG. Avec pour mission simple, celle de mettre le doyen des partis au service du pr�sident, notamment en pr�vision de l��lection pr�sidentielle de 2009. Ce ne sera qu�au sortir de ces �lections-l� que des cadres, pourtant issus du mouvement de redressement, commencent � contester Belkhadem. La toute premi�re voix contestatrice et que l�on redoute le plus au FLN : celle de Abdelkader Hadjar. L�actuel ambassadeur d�Alg�rie au Caire a carr�ment mis en garde Belkhadem, lors du dernier congr�s en mai dernier. �Si tu te fais �lire par le congr�s et non pas par le comit� central, nous te r�serverons une surprise� ! Tout est dans cette mise en garde de Hadjar. Depuis quelque temps, Abdelaziz Belkhadem est �soup�onn� � de nourrir des ambitions pr�sidentielles pour 2014. Il faut dire que la maladie de Bouteflika a fini par bousculer bien des pactes, bien des certitudes qui paraissaient des �vidences avant octobre 2005 et la fameuse �vacuation de Bouteflika au Val-de-Gr�ce. La prochaine pr�sidentielle a-t-elle alors commenc� au FLN, comme c�est la tradition d�ailleurs ? L�issue de la fronde en cours fournira la r�ponse � cette interrogation qui tient en haleine tous les observateurs.